jeudi 9 août 2012

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire – Jonas Jonasson

Lundi soir, petite soirée familiale avec ma frangine à base de JO de Londres, de bouffe italienne et de Popopopop. Nous avons été témoin d’un véritable scandale. Qu’on se le dise, c’est un homme qui a gagné l’épreuve féminine de lancée de poids. Non mais sérieusement, moi aussi, malgré ma surcharge pondérale, j’aime bien faire du sport, mais quand tu vois comment, pratiqué à outrance, ça modifie ton enveloppe charnelle, mieux vaut rester méfiant. Enfin qu’on me dise pas que c’est que le sport. Je me plais à penser que quand une fille ressemble trait pour trait à un garçon, les injections de testostérone doivent avoir leur importance. Pepsi Kola n’a peur de rien, surtout pas des prises de positions franches, mais faut qu’on arrête de me faire croire que 2 ans après avoir échappé à la mort par cancer des noisettes (maladie horrible au demeurant) et alors qu’on était un sportif moyen auparavant, et ben que d’un coup d’un seul, on devient imbattable et qu’on se permet de gagner 7 Tour de France de suite. Alors ou la chimiothérapie provoque de drôle d’effets secondaires, ou bien Lance Armstrong (pas celui qui jouait de la trompette sur la lune, le cycliste) est un putain de junkie. Je vous laisse rayer la mention inutile.

Alors on sait tous que le sport de haut niveau est un peu pourri par le dopage et ben malgré tout, les JO, ça reste cool à regarder. Ca me donnerait presqu’envie d’avoir la télé limite. 15 jours tous les 2 ans en plus ça reste raisonnable non pour avoir la télé chez soi ? Tout ça pour en venir où, je ne sais même pas moi-même et je ne peux malheureusement pas compter ni sur mon équipe rédactionnelle ultra professionnelle, performante, compétente et motivée, ni même sur ma horde de secrétaires toute plus engoncées les unes que les autres, dans leur chemisiers et tailleurs trop justes pour accueillir leurs formes au combien girondes et généreuses, pour la simple et bonne raison que tout ça n’existe pas. Je voudrais faire taire ces rumeurs sur le recrutement de la Pepsi Kola holdings, qui s’orienterait vers un personnel masculin qualifié et dévoué et un personnel féminin physiquement intelligent. Je ne conserve point de stagiaires frivoles et court-vêtues dans ma cave. Je n’ai pas de cave, elles sont donc chez moi, bien occupées entre le ménage, la cuisine et la satisfaction de mes désirs. Vous me trouvez machiste, je vous réponds « que nenni, mais met toi un peu à ma place, un bœuf bourguignon préparé par une naïade en bikini le corps ruisselant, la croupe offerte … », j’arrête ici mon récit, j’ai pas envie que ce blog devienne interdit au moins de 18 ans.

Je te l’accorde, jusqu’ici, mon introduction est parfaitement décousue, tu ne sais pas où je veux en venir, et je dois bien t’avouer que moi-même, je commence à me perdre. Je disais donc que je ne souhaitais surtout pas que cet espace de liberté soit frappé d’une quelconque loi eu égard à la protection des mineurs.

Et comme nous parlons d’âge, j’arrive donc à l’issue première de cette chronique qui était de te dire que j’ai lu « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson et que je t’en parle tout de suite.

Traitons en premier lieu avec la maison Pasquier et ces maintenant si célèbres briochettes, en un mot comme en cent donc, le pitch (c’est pas pour me la donner mais un peu quand même, mais dans le milieu de l’édition, on dit 4ème de couv’ mais je trouvais pas de blague à faire avec) :

Allan Karlson doit fêter ses 100 ans. Mais faire la teuf en maison de retraite, au milieu de vieux sénile, de l’adjoint au maire et de la presse locale, le tout encadré par une infirmière en chef acariâtre l’excite moyennement, ce qu’on comprend tous au demeurant. Ni une ni deux, notre centenaire se fait la malle par la fenêtre et commence à errer dans les rues de Malmköping en charentaises. Une chose en entrainant une autre il se retrouve dans un bus en partance ou même lui ne sait pas trop, avec une valise mystérieuse dérobée par inadvertance à un Gang de truands. Démarre alors une folle course poursuite gériatrique qui le conduira à rencontrer un jeune vieux kleptomane (70 piges par rapport à notre centenaire ça fait pas vieux), un vendeur de saucisse presque surdiplômé et Sonja l’éléphante et sa maîtresse qui tous les 4 se lieront avec notre protagoniste et ensemble ils lutteront comme des beaux diables pour éviter le gang spolié (les Never Again) et la police (qui pensent qu’il a été kidnappé). En parallèle,  Alan conte sa vie rocambolesque (le mec à tout de même croisé Truman, Staline, Franco, Kim Jong Il enfant … et on apprend qu’il a souvent eu un rôle crucial dans bon nombre d’évènements historiques) à ses compagnons d’infortune et du coup on en profite aussi.

En général, je me méfie un peu des succès commerciaux mais je sais tout de même reconnaître la qualité et les belles choses quand je les vois. Et ce bouquin est l’arme ultime des vacances. C’est drôle et décalé, le récit est original (un polar arthritique ça claque non quand même). Qu’on se le dise, Alan Karlsson est un centenaire hors du commun, attachant dès les premières pages. Alors d’accord, dans l’ensemble, tout est trop gros pour être vrai, et bien justement, l’auteur nous rappelle habilement que ce n’est qu’un fiction en nous montant des bateaux pas possible, le sentiment de vivre une hallucination permanente. On revient un peu aux sources de la littérature et de l’art en général : susciter le rêve bordel de merde !!! Et bien que, je vous l’accorde, un centenaire qui s’enfuit ça va pas bien vite, l’histoire elle est drôlement rythmée. On s’ennuie jamais, le suspense est là et nous tient bien en haleine jusqu’au bout. Le découpage sort lui aussi de l’ordinaire : les méchants sont plus pitoyables et risible que vraiment dangereux, la police patauge et se perd. Un roman véritablement farfelue, à tel point qu’on a parfois l’impression que même l’auteur en perd le contrôle. Les passages sur la vie passée  d’Allan peuvent parfois paraître un peu improbables, mais l’auteur nous soumet ici finement que la vie ne tient qu’à un fil, qu’un homme, un acte, à un moment précis peut faire basculé jusqu’au cours de l’histoire.

Un livre plein de bonne humeur, de légèreté sans pour autant dénué de finesse et d’intelligence. Recommandé par le Pepsi Mollard Raideur Digeste.