mercredi 21 septembre 2011

The Lost Boys (Génération Perdue en français ... c'est important pour bien comprendre mon introduction du jour) – Joel Schumacher

Voilà une maxime que j’aurais maintes fois entendue durant mon adolescence et une bonne partie de ma scolarité. Tout ça sous prétexte qu’une veille de DS de droit fiscal ou de comptabilité analytique à 9h du matin, il était mal perçu que nous, on trouve l’idée séduisante de se mettre la tête à l’envers jusque 5h du matin. Au final, et même si 2 ou 3 se sont littéralement égarés en chemin, on s’en est pas trop mal sorti tous pour une génération perdue. Et s’il l’on s’accorde au sujet traité par le film, j’ai pas souvenir qu’un de mes anciens camarades de classe ne soit devenu un quelconque Nosfératu. J’avais bien un colloc’ en Ecosse qui se prenait pour une goule les soirs d’abus éthylique, mais tranquille quoi. Bon c’est sur, pendant le devoir de comptabilité analytique, suant l’éthanol par tous les pores, luttant de toutes nos forces contre le sommeil et l’odeur putride qui planait dans la salle, je peux tout a fait admettre qu’un humain normalement constitué puisse imaginer se trouver dans la cave de sommeil d’une bande de suceurs d’hémoglobine.

De la même manière, ce même humain lambda, observant nos mines déconfites, presque cadavériques (oui oui même ma surcharge pondérale et moi-même arrivions dans de tel états de délabrement), aurait très bien pu s’interroger sur le fait que nous soyons des mort-vivants, profitant de la pénombre pour affoler les foules, et grandement affaiblis par la lumière du jour. Bon, il faut être aujourd’hui honnête, ni moi ni mes camarades n’avons jamais été mordus par un quelconque vampire, et si les rayons du soleil nous semblaient si agressifs, c’est n’est en aucune façon dû au fait que nous nous soyons transformés en créature du malin. C’est juste que dormir 3h30, avec 4 grammes dans chaque poche, ben oui, ça rend moins beau et moins intelligent. Pour moi c’était ça la génération perdue : génération 80 : bande de bon à rien comme dirait la maxime.

Et bien là, Joel Schumacher, je sais pas si c’est voulu ou non, nous a fait une jolie métaphore sur tous ces sales jeunes qui ne pensent qu’à boire de l’alcool et à fumer du pschitt. Alcool + tetrahydrocannabinol + vivre la nuit = teint pâle + yeux rouges et levé tardif … comme les vampires. CQFD. La Génération Perdue de Joel Schumacher (qui n’est absolument pas en famille avec les pilotes automobiles allemand mais qui a réalisé entres autres choses : Batman Forverer, 8mm, Phone Game, le nombre 23 … donc d’accord, il conduit certainement moins bien que Michael, mais lui, il sait faire des films … bon je vous l’accorde pas toujours très bon) se présente ainsi (et oui, j’en ai fini avec mes blagues sur les briochettes sous vide) :

Lucy Emmerson s’installe avec ses deux fils, Michael et Sam, dans la ville de Santa Carla. Mais lors d’une soirée, Michael suit une jeune fille dont il vient de tomber amoureux, Star. Celle-ci fait partie d’un groupe de motards écumant les rues de la ville, dirigé par le mystérieux David. Buvant le contenu suspect d’une bouteille offerte par David, il commence à se changer lentement en vampire. Sam, se rendant compte de la transformation de son frère, décide de s’allier avec deux chasseurs de vampires pour affronter ces dangereuses créatures de la nuit…


Un couple on ne peut plus glamour ... en 1987 !!!

Un bon petit film récréatif, qui fait gentiment peur, qui en même temps est assez fendard, mais qui a pas top bien vieilli. Au moment de sa sortie (1987 : moi je devais sortir ma première dent définitive à l’époque … comme quoi tout est histoire de dentition), ce fut une sorte de petite révolution du genre. Apporter ce côté rock’n’roll au film d’épouvante, avec de la musique qui « déménage » et des jeunes en blue jeans et en motocyclettes et même des punks à crête. Autant vous dire que si je l’avais vu à l’époque, Kiefer Sutherland et ses potes auraient été de véritables modèles pour moi, notamment concernant la mode. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’en 87, j’avais 7 ans et vous me l’accorderez, à cet âge, nos goûts esthétiques sont assez discutables. Parce que les jeans moule-burnes, le perfecto à épaulettes, les bottes de moto pointues, le brushing peroxydé et l’attrappe-cœur cheyenne en guise de boucle d’oreille, il faut bien l’admettre que ça a vieilli comme look. A l’époque c’était hyper tendance, aujourd’hui un peu moins. La musique qui déménage est là encore une notion très eighties dans le cadre de ce film. Là y a vraiment à boire et à manger côté BO. Mais y a surtout pas mal de bouses new wave. Mais même dans le contexte, et pourtant dieu seul sait à quel point je conchie ce genre musicale, dans le contexte donc disais je (on oublie pas la permanente nuque longue de sieur Sutherland), c’est drôle.

A l’époque, ce film avait plutôt pas mal marqué les esprits des amateurs de fantastique. Le film mettait très avant ce côté rock’n’roll attitude, loubard, underground et crasseux d’une certaine Californie (Venice beach ça doit vous dire quelque chose). Le tout renforcé par moult effets spéciaux, donnant à l’ensemble un côté granguignolesque assez rafraîchissant. Ce bon vieux Joel a choisi également de s’orienter (toujours pour respecter ce côté rock’n’roll) vers un traitement assez fun de l’histoire, en en faisant presque une pièce d’humour sombre, certaines scènes étant même carrément potaches. Un film qui a du rythme, des acteurs plutôt très bon (Kieffer Sutherland y est vraiment bon, il nous livre une performance plutôt sadique et inquiétante, et les deux jeunes acteurs (à l'epoque) déjà habitués au genre fantastique que sont Corey Haim ("Watchers") et Corey Feldman ("Vendredi 13 chapitre final", "Gremlins", …) sont plutôt bons eux aussi), et la scène de la fin est un vrai délire assez mémorable, ou des vampires se font empaler et électrocuter sur des chaînes hi-fi ou se désintègrent dans des tourbillons d’hémoglobine et d'eau bénite !!!

Une séries B 80’s traitant des vampires "new age" plutôt agréable, qui a pas forcément super bien vieilli mais qui reste plutôt plaisante.

mardi 13 septembre 2011

Non mais sans déconner ...

Comme le disait si bien Pierre Desproge : Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon courroux ... Coucou. Une fois n'est pas coutume, je vais aborder un sujet politique. Tel une Geneviève de Fontenay devant le diable Endemol, j’suis pas très content. Petite réaction à la journée d'avant hier et du coup à tout le paysage télévisuel actuel. Rubrique "Le saviez vous ?".

Le saviez vous messieurs et mesdames les journaleux en pâte à sel, que vous commencez plus que sérieusement à me briser les noix avec les attentats du 11 septembre. Soit c'est triste, des gens sont morts tout ça, mais bon, ras le bol pour plusieurs choses :

- Si cette accident avait eu lieu en France, ou au Bénin voir même en Chine, j'suis pas convaincu que 10 ans après, les média américains fassent un tollé durant des semaines en mémoire des disparus. Mais bien sur, les américains gouvernent le monde, tout le reste, ça compte pas.

- Quid des millions de gens qui meurent de faim, de soif, à travers le monde ??? J'suis bête, ça concerne que les pays du Tiers Monde, des gens pauvres, donc c'est pas très important.

- J'pensais qu'il y avait eu des génocides plus important en nombre de morts comme l'Arménie, le Rwanda ou la Tchétchénie, dont on parle plus beaucoup. Des pauvres encore, désolé ...

- Y a pas une guerre civile honteuse en Libye, une centrale nucléaire au bord de l'explosion au Japon, des droits de l'homme évidents bafoués en Chine, en Corée du Nord, au Tibet ?? Mais j'suis vraiment con, c'est encore des pauvres, tout le monde s'en branle.

- Le Timor Oriental va fêter ses 10 ans d'indépendance le 20 mai prochain. Ca fait seulement 10 ans à peine qu'ils se sont libérés du joug indonésien. On s'en fout on sait à peine où ça se trouve.

- Il existe encore des dizaines de pays qui souffrent d'un dictateur tortionnaire, mais encore une fois c'est tous des "sans le sous" donc pas très important.

- Y en a pas eu ailleurs des actes terroristes ?? Ben si mais là ça touche les Etats Unis donc c'est essentiel.

Non, en faite c'est sur, y a rien de plus intéressant et de plus important. Que la Guerre que mène les Etats Unis contre les terroristes est sans conteste l'info number one de tous les temps. C'est pas de l'anti américanisme primaire, loin de moi cette idée, sachant que j'ai absolument rien contre eux bien au contraire. J'écoute essentiellement de la musique de la bas, les films idem, les bouquins idem, et sincèrement j'aime beaucoup ce pays et ses habitants. Mais bon là, dans le contexte, j'trouve ça vraiment casse couille ouais. J'espère que la presse américaine fera elle aussi état de mon prochain coït, car depuis le temps, ce sera là encore un évènement (peut être pas heureux pour tout le monde car là j'ai vraiment la faim au bas ventre!!!

Et on oublie un peu vite que tout est loin d'être clair dans cette histoire. Jetez un oeil à "Loose Change", un excellent reportage sur la théorie du complot concernant les fameux attentats du 11/09/2011. Tout n'est pas à prendre au pied de la lettre mais on y aborde des choses intéressantes. La transparence était vraiment une notion bien vague pour le gouvernement Bush. Je sais, j'étais pas très drôle aujourd’hui mais vraiment, je me mange les roubignolles depuis plusieurs jours pour pas l'ouvrir là dessus. En ayant déjà bouloter une en entier, j'ai préféré intervenir, mes géniteurs me réclamant une descendance éventuellement un de ses 4. D'un autre côté, je n'ai jamais autant apprécié le fait de ne pas avoir la télé.

mercredi 7 septembre 2011

Aaltra – Benoît Délépine / Gustave Kervern

Voilà ce qu’on appelle un OFNI !!! Des germanistes convaincus comme vous et moi (12 ans de cours d’allemand et je sais tous juste dire comment je m’appelle et mon âge) pourrait se laisser berner. Mais non quand je parle d’OFNI, je ne parle pas, vous l’aurez compris d’un quelconque Objet Folant Non Identifié teuton ni même alsacien avec l’accent. Bon je vous épargnerais les galéjades douteuses ne servant à rien d’autre qu’à vous faire remarquer que finalement un alsacien, c’est rien d’autre qu’un germain qui parle français. J’ai de la famille par là bas (c’est vrai en plus), ce sont des gens extrêmement accueillant (« Tis tonc, gros Patapoufi Kola, che fois fraiment pas zeu qu’il y a de si trôle afec notre accent »). Je ne vous ferais pas non plus de basses allusions sur le rayonnement de cette région française, qu’on se le dise, au moment même ou la mode de la moustache courte et de la raie sur le côté gominée battait son plein outre Rhin. D’autant plus que chacun sait qu’en langue française Folant s’écrit avec un V.

Donc bon, stoppons immédiatement la polémique. J’entends déjà les nationalistes régionaux de tout bord crier au scandale … ou pas. Entre nous, si je devais choisir ce serait pas d’ailleurs. Soit c’est méchant et gratuit, je vous l’accorde. C’est même pas très drôle ce que je raconte, ça aussi je vous le concède. Après de là à m’en excuser, dois je vous rappeler que je suis ici chez moi et que par définition, je fais ce que je veux. Tout ça pour dire qu’effectivement, Aaltra est un véritable Objet Filmé (Aaaaaaaaah la voilà l’explication de ce fameux F) Non Identifié. Replaçons les choses dans leur contexte.

Accueilli par Danette en gare de La Fertooze City Bitch, nous nous hâtâmes de rejoindre mes pénates (enfin celle de mes géniteurs), pour y retrouver, non sans plaisir, dame Chaminou et sieur Faisan (qui pour la petite histoire aura attendu plus de 30 minutes dans sa voiture, tout ça grâce à la SNCF qui, fidèle à elle-même, était en retard). Après avoir ingurgité une pizza et accueilli notre bon vieux pote Jean Louis, je propose à l’assemblé de se mater Aaltra. Ca faisait des années que je me disais qu’une production Kervern/Délépine ne pouvait que me plaire, leur humour vulgaire, grinçant et subversif, sans aucune limite, ne me présageait que du bon. Et ben, c’est pas pour me la pêter, mais je m’étais pas trompé. En gros c’est l’histoire d’un employé et un ouvrier agricole, voisins et ennemis jurés qui se retrouve accidentellement paralysés et en fauteuil roulant, après une énième altercation qui à mal fini … se faire écraser par une remorque agricole, j’suis désolé mais j’appelle ça mal finir effectivement. Après avoir renoncé l'un et l'autre au suicide, ils se retrouvent par hasard sur le quai de la gare et décident alors d'aller en Finlande (en passant par Namur pour assister à une compète de motocross … ce qui occasionnera quelques scènes bien sympathiques) réclamer des indemnités au constructeur Aaltra. Voici le départ du premier road movie en fauteuil roulant entre la France et la Finlande.

Un mot un seul : TUERIE !!! Ce film est génial … mais hyper « pointu ». Il faut aimer l’humour noir, no limit des trublions de Groland et être préparer à se prendre une grosse baigne. Le film a pas vraiment de rythme, pas ou peu de dialogue, idem pour la musique, c’est tout en noir et blanc, tout y est très cru, on dirait presque un documentaire ambiance « Striptease » de France 3. Les 2 acteurs réalisateurs n’ont pas peur de malmener les idées reçues, on le savait déjà avec leur travail sur Canal+. Anarchistes dans le propos, inventifs dans la forme, Aaltra est un des films les plus singuliers du cinéma français. Ca change de Danny Boon, Kad Mérad et des films primés aux Césars. Un film punk. Pas de budget ?? Une seule réponse : Do It Yourself !!! Le film est interprété par Délépine et Kervern eux-mêmes, et par toute une troupe d’acteurs non-professionnels, pour certains rencontrés au cours du tournage. On notera la présence de guests de renom (Benoit Poelvoorde, Noël Godin, le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki, qui semble être une sorte de maître à penser pour les 2 auteurs, Bouli Lanners etc…). A noter un guest sauvage et innattendu : le groupe de HxC old scholl belge Lawstreet 16, qui n’était pas prévu dans le scénario original.

Petite précision : rien n’est jamais sous titré, que la scène soit en français, anglais voir même en hollandais ou en finlandais, ce qui renforce l’immersion à côté des 2 personnages (sur le siège arrière de leur fauteuil quoi).

C’est pas le premier film a traiter le handicap physique, mais c’est le premier que je voyais comme ça. C’est pas un drame, et les handicapés ne sont pas des anges. Délépine et Kervern campe tout de même 2 odieux salopards, méchants, voleurs, profiteurs, aigris, vénaux : 2 drôles de connards assez ordinaires finalement !!! Le handicap n’est pas drôle mais il peut être traité de façon amusante et c’est exactement ce qu’ils ont réussi à faire. Et c’est ce qui les rend attachants finalement, le fait qu’ils soient si ordinaires, des hommes comme les autres (un peu plus cons que les autres quand même).

Un film que je ne conseillerais pas à tout le monde. Un film entier, vrai, bourré d’humour et d’émotion, de paysages rudes et écrasants, un film lent et lourd, un film original, une merveille d’humour noir, … Vous l’aurez compris je pense, j’ai adoré et même plus.