dimanche 18 novembre 2012

Refused / the Bots / Snafu - Le Bataclan - 09/10/2012


Putain de mois d'octobre tiens. On aura eu droit à une démonstration de bêtise universelle. Le temps, la politique, la télé, mon cerveau, tout fout le camp bordel de merde. La faute à qui ?? Ben peut être un peu la tienne. Sous prétexte que moi je branle rien, tu viens plus lire. Et ben c'est pas joli-joli, sache que je ne te félicite pas. J'ai battu en septembre mon record du plus petit nombre de visites. Bon j'ai posté qu'un seul truc, je te l'accorde, mais je suis sur que plein d'entre toi ont vénère de retard. Alors moi faudrait que je poste du neuf tout le temps, et toi tu t'octroierais le droit de pas lire ce que tu as pas lu, sous le seul prétexte que ça t'intéresse pas ?? Je suis déçu, très déçu. On m'avait dit vachement de bien de toi en plus. 

Voilà comment en quelques lignes je ramène la situation à mon avantage. Je sais c'est petit et mesquin mais je suis français. Tut te rappelles : se plaindre, s'aigrir, rechigner, … que des disciplines nationales. Renaud nous assénait il y a maintenant 30 ans que si le roi des cons perdait son trône, il y aurait 50 millions de prétendant. Si le séparatiste du 14e arrondissement nous voyait aujourd'hui, il se retournerait dans sa tombe, on est 10 millions de plus à espérer. Mais ça va, il est mort en même temps que sa rébellion aux yeux de tous (et de son alcoolisme aussi). Lui aussi, il fait bien pitié aujourd'hui. Tout comme toi, qui passe tes heures de bureau sur le Bon Coin ou sur Livredevisage au lieu de venir te reposer tranquillement le cerveau sur mon blog. Rhaaaa la vache, je trouve ça tellement écoeurant que j'en rendrais bien mon quatre heure. Comme mon quatre heure est composé d'une cigarette ou 2, ça va, on prend pas grand risque non plus … un bon mollard épais, tirant sur le marron, rien d'autre : un petit glaire tout mignon quoi !!! 

T'esquintes pas à chercher une once de cohérence dans le billet d'aujourd'hui, il n'y en a aucune. J'ai eu une semaine chargée en émotion et accessoirement en copains et en alcool. Ca doit être le contre coup !!!  En plus je t'écris cette missive du train qui me ramène de Paris à Orléans (et qui est en retard au passage) en écoutant l'excellentissime Scott H Biram, donc, tu en conviendras, j'ai de quoi avoir la tête ailleurs. Tout ça pour en venir où ? Mais je te le demande mais comme tu viens plus me voir tu suis plus c'est normal. Tout ça pour dire que tu sais pertinemment que je suis un être confit de principes à la con et que j'ai notamment une sainte horreur des groupes qui se reforment après avoir splitté. J'ai vu les RATM à Bercy, il y a quelques années, c'était cool, mais pas non plus LE concert. Et une place à 50 boules, des t-shirts à 35 et des hoodies à 60, les mecs donnent le ton : "Ca nous fait chier de rejouer ensemble mais on a tous très franchement besoin d'argent". Que Michel Fuguain remonte le Big Bazar, je m'en cague furieusement, mes que des groupes qui avaient un discours, une éthique, qui ont même été un peu des exemples pour moi et plein d'autres kids tentent de nous faire croire qu'ils remontent leur groupe mythique 15 ans après son split uniquement par plaisir et par envie, je me gausse. Tout ça pour dire que j'ai vu Refused au Bataclan, et que bien que je rêverais de pouvoir te dire que j'ai détesté, ou qu'au moins j'ai trouvé ça bof, ça m'aurait fait du bien, ben même pas c'était énorme, c'est pour ça que je suis en colère un peu, bordel. Si je peux même plus me fier à mes principes mesquins, où va le monde. Bouges pas je te raconte.

La place était réservé depuis un petit peu avec Sardis et Chouchoune, à savoir ma petite soeur et son damoiseau, et on ne cachait pas notre impatience. SNAFU, the Bots et surtout les cultissimes Refused, à 10 minutes à pied de l'appart. Bon 15 bonnes sachant que j'avais une cheville en vrac mais est ce vraiment intéressant. En sortant du taf, je retrouve donc les intéressés en bas de chez moi, non sans avoir fait une bise à Jean Louis, un vieux, pote, faut pas déconner, on est pas des bêtes. On prend donc la direction du Bataclan où l'on avait prévu de retrouver plein de copains de Paris mais aussi d'Orléans qui avaient fait le déplacement en masse. On check tout le monde, on se fait la bise on boit des bières et c'est au tour de Snafu de cracher la purée.

Quintet parisien de new school HxC, j'en avais souvent entendu grand bien, je trouvais les enregistrement plutôt cool dans l'ensemble et ils n'ont pas fait mentir mes principes et idées préconçues eux au moins. En un mot (2 en faite mais bon si j'en met qu'un seul ça veut plus rien dire. Je ne peux quand même pas, tel un lycéen ordinaire, allez contre tous les grands principes de la grammaire, je fais déjà suffisamment de fautes d'orthographe comme ça) : ça rocks. C'est vénère, énergique, rock'n'roll, les gaziers ne s'économisent pas, même s'il est vrai que partager la scène avec Refused, ça doit coller le gourdin comme il faut, ça doit rendre aussi fébrile un peu. Tracks bien foufous, bonne énergie, excellente prestation des franciliens. Merci à eux.

L'heure de la pause, on file vite fumer une clope, reprendre des bières et on tente de retrouver les copains qu'on sait présent mais qu'on a encore pas eu l'heureux loisir de croiser et de biser. A peine le temps d'attraper une nouvelle bière (enfin on l'a prise mais c'était juste) et c'est à  ce moment là que the Bots se décide à balancer la sauce.

Alors the Bots pour faire court, ce n'est rien d'autre que 2 putain de Kids de 18 et 15 ans, 2 frangins de Los Angeles, petits protégés des Bad Brains entre autres. Il y a du Yeah Yeah Yeahs, du Black Keys, dans tout ça, la fraicheur en plus, et le snobisme rock'n'roll en moins. Le plus grand à la guitare, le petit à la batterie et j'aime autant vous dire que ça rigole pas. Musicalement, ça bucheronne comme il faut, et l'attitude sur scène est mortel. Juste deux kids, 2 frangins qui s'amusent et nous en font profiter. Ils occupent tout le plateau du Bataclan qui est loin d'être tout petit. Ce que ça peut faire du bien ce genre de moment dans le trop souvent morne paysage rock'n'rollien ambiant. Alors c'est sur, le constat serait surement différent s'ils étaient plus vieux mais peu importe, quand on voit de quoi ils sont capables à cet âge là, ça risque de faire très mais alors très mal d'ici 5 ou 10 ans, vous pourrez pas dire que je vous ai pas prévenu.

Pause à nouveau, le programme reste le même. Ca dure un peu longtemps, mais vu leur statut, ils ont bien le droit de se faire un peu désirer. Car oui, mes yeux ne pleurez pas, Refused s'apprête ou nous balancer son HxC super sonique dans les cages à miel, et ce soir là, valait mieux bien être accrocher à son slip.

REFUSED !!!! Tu veux vraiment que je développe ? T'es un poil lourd la bon dieu, je crois qu'il y a rien à ajouter. Manger "New Noise" ou "Razor be dead" en plein museau et même si je m'y étais préparé : AOUCH !!! Immense, la grosse grosse classe, c'est ultra furieux, ça saute partout, j'ai envie de te dire qu'ils n'ont rien perdus de leur superbe, bien que je ne les ai pas vu à l'époque où il aurait fallu. Dennis Lyxzén et ses sbires nous font l'intégrale de tout leurs meilleurs titres, j'en ai encore l'oeil humide. Un grand très grand moment de musique. Les titres sont joués sur la lame du rasoir, c'est violent, rageux et désespéré, juste comme il faut. Je sais pas ce que tu as fait toi ce soir là mais clairement, le mardi 9 octobre 2012, c'est au Bataclan qu'il fallait être, et là je me la pète un peu sinon beaucoup, parce que je ne t'y ai pas vu. Pourtant on était nombreux, enfin tant pis pour toi, à un moment moi je peux plus faire grand chose. Je distille déjà, et non sans plaisir en plus ce qui devrait te toucher je l'espère, mes petits conseils plus ou moins avisé sur les choses que j'aime bien. Je ne prétends surtout pas avoir l'apanage du bon goût (loin de là) mais ce soir là, Refused fut bonheur, joie et décadence (t'as vu je l'aime bien cette expression et te la ressort à toutes les sauces).

Fin de soirée dans une pizzeria très moyenne avec Chouchoune, Sardis, Weel et grand Max car nous avions grand besoin de nous restaurer, surtout les 2 derniers trublions qui reprenaient la route direction Orléans dans la foulée. Retour à 2 à l'heure parce que je sais plus si je t'en ai parlé mais je m'étais fait une entorse à le cheville la veille dans les couloirs du métro et que je commençais vraiment à douiller. Merci à la Suède d'avoir enfanté d'un tel monument, merci au Bataclan de cette excellente soirée, c'était cool !!!

lundi 15 octobre 2012

Louise-Michel – Benoit Délépine / Gustave Kervern

C’est non sans honte que je me remets à l’écriture. Plus d’un mois sans nouvelle tu devais t’inquiéter … enfin j’espère un peu que tu t’inquiétais mais j’y crois pas trop. Je me sentirais flatté de cela, mais je doute fort que Pepsi Kola est pris une telle place dans ta vie. Enfin, toujours est-il que si tu t’ennuies au bureau et que tu connais déjà par cœur toutes mes chroniques, fais un tour dans les liens que j’ai à droite là, c’est que du bon. Notamment le blog d’un Odieux Connard, qui est très certainement un de mes bloggeurs préférés : vicieux, malsain, jamais content, critique sur tout, spoileur, sa verve acerbe et sa mauvaise foi te feront toujours passer un bon moment.

Bon promis cette fois j’essaie de m’y tenir un peu plus, c’est pas que j’ai pas de matière (sans j’en ai plein d’avance t’inquiète), c’est juste que j’avais pas masse de temps à consacrer au blog en septembre : plein de concerts avec Welcome Noise et The Nasty Monkees, une semaine de vacances sportives (bodyboard et pêche ça compte ça non ?) mais également un peu éthyliques, je te le concède bien volontiers avec 2 popains, l’orga de notre grosse soirée annuelle avec herr Bichon, etc … donc je l’admet, l’excuse est facile d’accord, mais je t’ai déjà expliqué à quel point j’étais ramier et d’une et à quel point je le serais moins le jour où, enfin, vos dons me permettront de me payer les Nike MAG x Marty McFly x Back to the Future, je vous rappelle l’adresse : 

Pepsi Kola Holding
Le Centre Bourg
75 Paris

Je dois bien avouer que cela me remonterai bien le moral car je commence à désespérer pour l’espèce humaine quand on voit le nombre de têtes pleines d’eau qui nous entourent au quotidien, dont une bonne partie nous dirigent en plus, c’est dire si on a le cul bien enfoncé dans les ronces. Il faut que je te raconte une petite histoire pour justifier mon propos.

Il y a quelques mois de cela, je descendais dans la station de métro Voltaire, comme tous les matins pour me rendre au cravail. Comme tous les matins, j’étais en retard et encore un peu dans ma nuit. Je me présente devant les portiques et celui que j’avais initialement choisi était occupé par un usager peu coutumier de la Régie Autonome des Transports Parisiens, et qui du coup galérait un peu à passer. Tel un chat, j’ai bondi vers le portique attenant pour éviter de perdre 5 minutes derrière un provincial peu dégourdi (que c’est bon d’être puant et hautain quand on vit à la Capitale). Je n’avais malheureusement pas vu un cinquantenaire un peu pressé, mais surtout agressif (ce que j’apprendrais assez rapidement) et lui ai sans aucune gêne griller la priorité. « Il vous plaisait pas l’autre portique » furent à peu près les mots qu’il me lança. Je dois vous préciser qu’avant son intervention en langage évolué complet (je préfère le préciser quand même car venant de la part d’une tête de nœud comme ça, un grognement aurait pu suffire) je ne l'avais même pas vu, ce genre de chose arrive mais à priori pas avec lui. « Excusez-moi monsieur » lui répondis-je avec sincérité. Et à partir de là et ce jusqu’à ce qu’on monte chacun dans une rame différente du métro il m’a tout simplement agressé verbalement (et dès le réveil ce qui devrait être passible de mort par pendaison testiculaire). J’ai même eu droit à la question suivante : est ce que je me rabattais comme ça sans regarder quand je suis au volant, parce que si tel était le cas je devais avoir beaucoup d’accidents. Ce à quoi j’ai répondu par l’interrogative moi aussi en lui demandant si lui était coutumier du fait de doubler par la droite, car je trouvais ça dangereux un peu. En gros, il gueulait et je jouais au naïf. Il m’a donc très vigoureusement molesté les noix pendant quelques minutes jusqu’à ce que, n’y tenant plus, je prenne mon regard autant chargé d’exaspération que de dégout pour mon semblable (quand il se comporte ainsi, entendons-nous bien) pour lui demander : « Honnêtement, c’est une passion ? », « Quoi ? » me répondit-il sur un ton dédaigneux, « Ben casser les couilles aux gens comme ça, dès le réveil, ça peut pas être anecdotique, c’est forcément une passion ». Je l’ai entendu marmonner quelques insultes à mon encontre, mais marmonner tout bas vraiment. Ce qui vérifie le lieu commun énoncé par le grand Audiard qui est le suivant « Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 80 kilos les écoutent ».  Quelle preuve de courage n’est-il pas ?

Une belle preuve de savoir-vivre également. C’est quand même effarant d’être confronté à tant de bêtise contenu dans un seul être vivant. Personnellement, ça me rend fou. Et les exemples sont nombreux parmi nos congénères. J’ai même l’impression que plus l’homme est important, plus il se sent de se comporter ainsi, il n’y a qu’à regarder nos politiques, quel que soit le bord. Ce qui renforce ma position apolitico-gaucho-anarchiste. Louise Michel, ma très chère Louise, tu nous manque, la lutte continue. Et là encore tel le plus souple des félidés, je retombe sur mes pattes (et ce malgré l’entorse qui m’enserre la cheville droite). Car en parlant d’anarchisme et de Louise Michel (l’anarchiste de la Commune), j’ai vu Louise-Michel de Délépine et Kervern et je t’en parle tout de suite. Une fois n’est pas coutume, parlons boulangerie industrielle, le pitch donc :

Le film démarre dans une région toute grolandaise j’ai nommé la Picardie, on est direct dans l’ambiance misère sociale et consanguinité. Louise est employée dans une usine de textile qui fabrique des doudous. La nuit suivant l’arrivée des nouvelles blouses pour les ouvrières, le patron profite de l’allégresse suscitée par ce présent et délocalise l’usine, déménageant l’intégralité de ses machines en une nuit, sans même trouver légitime de prévenir ses ouvrières. Elles se retrouvent tout attablées dans la réserve d’un bouge crasseux pour discuter de leur avenir et finissent par décider de mettre leurs indemnités en commun par bâtir un projet pérenne qui leur profiterait à toutes. Plusieurs propositions sont faites, à commencer par l'incontournable pizzeria que tout salarié réaliste rêve d'ouvrir en ce moment. Sur proposition de Louise, elles font appel à un tueur à gage recruté par Louise pour assassiner le patron indigne. Parti à la recherche d’un dénommé Luigi, une vieille connaissance de Louise, dans une vie antérieure, celle-ci croise Michel Plinchon, security manager hirsute d’une société de sécurité dont le siège se trouve dans un village de mobil home, qui vient de perdre son flingue dans la rue. Celui-ci se révèle être totalement incompétent et lâche. Louise, l’ouvrière analphabète, va devoir assister Michel, le faux tueur, pour qu’il mette son contrat à exécution.
De la Picardie à Jersey, en passant par Bruxelles, le duo grolandais Kervern/Délépine nous propose une fois encore un road movie surréaliste, mâtiné d’anarchisme aigre doux. Comment la rencontre de ses 2 asociaux à la recherche d’un patron que la nébuleuse capitalistique de l’entreprise moderne rend toujours plus insaisissable. Les 2 interprètes principaux sont 2 belges bien frappés : Yolande Moreau et Bouli Lanners, soutenu par pléthore de seconds couteaux et autres guests tous plus bargeots les uns que les autres : Benoit Poelvoorde en ingénieur adepte de la théorie du complot mais à un niveau confèrent à la folie simple, Francis Kuntz dans le rôle qu’il tient le mieux à savoir un sous-directeur pourri et vicieux délicieusement malsain, Miss Ming, la petite protégée des 2 trublions réalisateurs, en tueuse à gage sur le tard, cancéreuse en phase terminale, Matthieu Kassovitz en fermier écolo navrant qui fait venir des mangues bio par avion, mais aussi Siné, le président Salengro, Joseph Dahan (l’ancien bassiste de la Mano Negra siouplé). ..

Le film a reçu le prix du meilleur scénario au festival de San Sebastian et c’est on ne peut plus mérité. Même si ce film s’inscrit dans une réalisation (rythme, photographie) bien plus traditionnelle que leur 1er ovni Aaltra, chroniqué dans ces pages il y a quelques mois, l’histoire une fois encore est un véritable conte social halluciné, comme savent si bien le faire nos 2 réalisateurs grolandais préférés. Une splendide ode politique aux petites gens. Et j'ai oublié de vous parler de la BO qui est plutôt cool dans l'ensemble avec notamment quelques perles de Daniel Johnston, un des pontes de la musique Lo-Fi (si tu sais pas Wikipédia est ton ami).
Pas grand-chose à dire sinon que j’ai vraiment adoré. Du vrai beau cinéma français de qualité, subversif en diable, qui n’a pas peur de s’assumer. Ça change des bouses mollassonnes d’Olivier Baroux, Danny Boon et consort … Le plus surprenant étant que ce film, pourtant tourné avant la sacro sainte crise économique mondiale n'a jamais été autant d'actualité. Avec l'humour trash qu'on leur connait, Kervern et Délépine fustige le capitalisme obscène que nous subissont et nous prédit à demi mot, que si rien ne change, la révolution est à portée de main.

Le film se termine sur un hommage assumé à la vraie Louise Michel : « Maintenant que nous savons que les riches sont des larrons, si notre père, notre mère n’en peuvent purger la terre, nous quand nous aurons grandi, nous en ferons du hachis ». Je vous laisse méditer là-dessus.

mardi 4 septembre 2012

Carrie – Brian de Palma

Un mois déjà. Comme le temps passe. Et j’ai même pas l’excuse des vacances, j’en ai encore pas pris. La mécanique est un peu rouillée mais je tente de m’y recoller, je vais tenter de faire de mon mieux c’est promis. En même temps Paris au mois d’aout, ça encourage à pas foutre trop grand-chose. Il fait beau, toutes les filles sont jolies, il n’y a plus grand monde dans les transports, plein de trucs à faire, des coups à boire … ce qui fait que j’ai laissé filer le bazar sans même m’en rendre compte. Au départ, mon intention était de vous faire une chronique de « Les Arcanes du Chaos » de Maxime Chattam, qui se passe notamment à Paris en plein mois d’aout, mais je ne voyais pas trop comment aborder le bazar sans vous en dire trop. Donc je vous en encourage très vivement la lecture mais je vous en dirais pas grand-chose si ce n’est que ce monde n’est gouverné que par l’argent et que tout ne semble être que manipulation et coup de salope de la part des dirigeants d’une certaine élite. Déjà là j’en dis limite de trop. Simplement lis le, ça colle gentiment la clim. Après je suis pas super objectif, j’aime beaucoup Chattam.

Du coup voilà,  je me retrouve bien dépourvu, alors que la bise est encore même pas venue (c’est toujours une histoire de vent). Mon souci est là, de quoi vais-je bien pouvoir te parler ? Me voilà bien coi … et je te vois d’ors et déjà venir avec tes gros sabot (d’autant que le bois, même sur de la moquette, c’est assez bruyant),  j’ai bien écrit « coi » et non « coït », ce qui n’aurait dans le contexte aucun sens, et même si ça ne fait de mal à personne. Le coït j’entend hein, enfin le fait de rester coi n’engage pas non plus à grand-chose et on le vit très bien je te rassure, une fois passée cette impression désagréable, un peu comme dans un slip trop petit, le paquet engoncé, la taille serrée, après c’est du tissu élastique, donc ça se détend un peu et on trouve ses marques. Donc on peut dire que ni le coït, ni le fait de rester coi ne font grand mal. Rectification, j’ai vu dans des films et pas plus tard que le weekend dernier ou on était en concert avec mes zozos de Welcome Noise (donc on avait loué un joli van de tournée avec télé et tout le tintouin à notre ami Julien Road to Yell) que le coït pouvait être assez douloureux, surtout quand ton partenaire s’appelle Preston … comprenne qui doit !!!

Bon tout ça pour dire que je me retrouvais bien comme un con à pas savoir sur quoi faire cette chronique. Ensuite, j’me suis dit que j’pouvais aussi chroniquer un flim, que c’était bien aussi un flim, et que j’avais justement vu « Donnie Darko » qui m’avait beaucoup plu … bon que j’ai pas tout compris du premier coup et que je suis même pas encore sur d’avoir saisi ou Richard Kelly voulait en venir. Le genre de flim où tu peux trouver 25 lectures différentes et où chacun à un peu sa propre interprétation de l’histoire. Mais je me suis confronté au même problème, comment en faire une chronique qui envoie du bois en tentant de rester un minimum neutre et sans en dire trop, sans balancer la solution de l’énigme. Du coup, en plus d’en rester coi, je commence à me sentir un peu con, aurais-je perdu le modjo (et pas le Mojito, sachant que si tu me connais, je bois que du White Russian, oui, oui, Russian pas Spirit, ça fait trop mal aux sinus) ? Aurais-je été frappé d’une quelconque malédiction d’un marabout de Château Rouge ? Ne suis-je qu’un sale gros ramier qui devant l’obstacle recule pour mieux s’assoir et attendre que le temps et l’érosion face son oeuvre face au mur de mon activité blogal ? Je sais que ma paresse maladive semble être l’excuse la plus plausible mais bordel de merde, elle n’est tout de même pas source de tous mes problèmes ?

 Et puis en fait non, l’ami Gribouille et sa fort charmante petite amie Chachate m’ont prêté un flim que je souhaitais voir depuis un peu : Carrie de Brian de Palma (traduit en français par « Carrie au bal du diable », normal quoi). Il faudra que je vous parle de Chachate un de ses jours et pas seulement parce qu’elle m’a récemment reproché de ne pas le faire, ce qui est faux en plus. Non contente d’avoir un sens très aigu de l’esthétisme en ce qui concerne le cinéma (tous les flims qu’elle m’a conseillé, j’ai kiffé), c’est une femme de goût en tout point. Mais, elle souffre malheureusement du même mal que son concubin, le couple Gribouille et Chachate est parfaitement incapable de respecter un horaire. Ce qui en substance et à l’instant T n’est pas forcément le propos mais qu’il fallait tout de même soulever. Ca n’en est pas moins le couple idéal et des gens que j’aime profondément. Pourquoi je te parle de Gribouille et Chachate, mais simplement pour meubler mon pote soit patient un peu, la chronique arrive.

En premier lieu, le pitch donc : Carrie White est une jeune fille de 17 ans, solitaire et tout sauf populaire. Souffre-douleur de ses camarades, tyrannisée par une mère dévote à l’extrême (ça confère même à la connerie profonde à ce niveau-là), en gros elle a quand même un peu une vie de merde. Le flim démarre sur une scène de douche féminine collective, ce qui a immédiatement su motiver mon intérêt vous vous en doutez. La loose personnifiée remarque qu’elle saigne de l’entre jambe et panique. Ses petites catins de camarades ne trouvent rien de mieux à faire que de la vilipender prestement, tout en lui jetant des serviettes hygiéniques au visage (propre les serviettes, t’inquiète, pas souillées de sang périodique et autres miasmes). Finalement, Miss Collins, la prof de sport vient la consoler puis la renvoie chez elle pour la journée. Exaspérée de s'entendre appeler "Cassie" par le directeur, Carrie montre, le jour même, dans le bureau de ce dernier un avant-goût de ses pouvoirs télékinétiques, en renversant brutalement son cendrier. Une fois rentrée chez elle, elle détaille le topo à sa mère qui la traite de pute à matelot, que si elle a sa puberté c’est à cause de ses péchés et l’enferme dans un placard sombre. La vie reprend son cours au lycée, et pendant que ses petites camarades se trémoussent en mini short, punies qu’elles sont par la prof de sport : 55 minutes de retenue en sport tous les jours, les réfractaires s'exposant à 3 jours d'exclusion et à l'interdiction de venir au bal de promotion de fin d'année, qui approche à grands pas, Carrie s’intéresse et se documente à la bibliothèque de l’école sur son étrange pouvoir. À la demande de son amie Susan, honteuse de son comportement envers Carrie (c'est en effet elle qui a eu l'idée du bombardement de tampons), Tommy Ross accepte d'inviter Carrie au bal de fin d'année. Celle-ci est étonnée, pense qu'on se moque une nouvelle fois d'elle mais accepte finalement devant l'insistance de Tommy. Une nouvelle violente dispute contre sa mère contraint Carrie à user de ses dons. Terrifiée, Margaret ne parvient plus à retenir sa fille. Le bal peut commencer...

Blam déjà ça met dans l’ambiance. Tourné en 1976, Carrie est donc une adaptation d’un roman de Stephen King par Brian de Palma (la première adaptation d’un livre de maître King au cinoche d’ailleurs). Une réalisation d’aucun dirait tout hitchockienne avec des temps à fort suspense, soutenus par une petite musique que vous reconnaitrez pet être si vous avez vu Psychose : c’est la même que lorsque Norman Bates s’apprête à tuer Marion Crane dans la cultissime scène de la douche (je ne fais aucune allusion scabreuse, en plus on voit rien). L’école s’appelle la Bates High School. Alors je sais pas si Brian de Palma est un fils de pute, mais ce qui est sur déjà, c’est que c’est un peu un plagieur n’est-ce pas Orson Wells ?

En dehors de ces clins d’œil plutôt classes, que dire du flim en lui-même. Ben c’est une tuerie. Son statut de monument du flim fantastique est tout sauf usurpé, c’est haletant, les personnages ont tous une bonne part d’ombre, c’est jamais blanc ou noir. Le rythme est plutôt lent, De Palma prend le temps de nous bercer dans l’univers de la pauvre Carrie, ses humiliations, la vie avec sa bigote de mère mais aussi la découverte de ses pouvoirs. Et ça n’envoie littéralement la sauce que dans les 20 dernières minutes. Les acteurs sont tous super justes, Sissy Spacek campe une Carrie en clair-obscur, hyper habitée, ultra-sensible, l’actrice est surinvestie, la classe … le rôle de sa vie oserais- je ? Et les seconds rôles ne dépareillent pas (Piper Laurie, John Travolta, Amy Irving, Nancy Allen … que des noms qui ne te disent pas grand-chose mais que des têtes que tu connais). Carrie est une sorte de Cendrillon de l’horreur. On trouve pas mal de parallèles (la recherche du prince charmant, la famille bien chimique, etc…), à la différence près que la fin est moyennement heureuse. Et au-delà du teen movie horrifique, Carrie est aussi un film militant : critique de nos sociétés, basées sur l’apparence (dans l’histoire, Carrie est un boudin … mais souvenez-vous quand même de ce qu’est un boudin dans le cinéma américain). Cherry on the cake de la réalisation, le split screen final ou on a d’un côté ce qui se passe effectivement et de l’autre ce que perçoit Carrie.

Un grand flim d’horreur comme on aime, un conte cynique et désabusé, une tragédie ultra violente, en un mot la grosse classe. Si tu ne l’as jamais vu, c’est grave, alors dépêche-toi !!!

jeudi 9 août 2012

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire – Jonas Jonasson

Lundi soir, petite soirée familiale avec ma frangine à base de JO de Londres, de bouffe italienne et de Popopopop. Nous avons été témoin d’un véritable scandale. Qu’on se le dise, c’est un homme qui a gagné l’épreuve féminine de lancée de poids. Non mais sérieusement, moi aussi, malgré ma surcharge pondérale, j’aime bien faire du sport, mais quand tu vois comment, pratiqué à outrance, ça modifie ton enveloppe charnelle, mieux vaut rester méfiant. Enfin qu’on me dise pas que c’est que le sport. Je me plais à penser que quand une fille ressemble trait pour trait à un garçon, les injections de testostérone doivent avoir leur importance. Pepsi Kola n’a peur de rien, surtout pas des prises de positions franches, mais faut qu’on arrête de me faire croire que 2 ans après avoir échappé à la mort par cancer des noisettes (maladie horrible au demeurant) et alors qu’on était un sportif moyen auparavant, et ben que d’un coup d’un seul, on devient imbattable et qu’on se permet de gagner 7 Tour de France de suite. Alors ou la chimiothérapie provoque de drôle d’effets secondaires, ou bien Lance Armstrong (pas celui qui jouait de la trompette sur la lune, le cycliste) est un putain de junkie. Je vous laisse rayer la mention inutile.

Alors on sait tous que le sport de haut niveau est un peu pourri par le dopage et ben malgré tout, les JO, ça reste cool à regarder. Ca me donnerait presqu’envie d’avoir la télé limite. 15 jours tous les 2 ans en plus ça reste raisonnable non pour avoir la télé chez soi ? Tout ça pour en venir où, je ne sais même pas moi-même et je ne peux malheureusement pas compter ni sur mon équipe rédactionnelle ultra professionnelle, performante, compétente et motivée, ni même sur ma horde de secrétaires toute plus engoncées les unes que les autres, dans leur chemisiers et tailleurs trop justes pour accueillir leurs formes au combien girondes et généreuses, pour la simple et bonne raison que tout ça n’existe pas. Je voudrais faire taire ces rumeurs sur le recrutement de la Pepsi Kola holdings, qui s’orienterait vers un personnel masculin qualifié et dévoué et un personnel féminin physiquement intelligent. Je ne conserve point de stagiaires frivoles et court-vêtues dans ma cave. Je n’ai pas de cave, elles sont donc chez moi, bien occupées entre le ménage, la cuisine et la satisfaction de mes désirs. Vous me trouvez machiste, je vous réponds « que nenni, mais met toi un peu à ma place, un bœuf bourguignon préparé par une naïade en bikini le corps ruisselant, la croupe offerte … », j’arrête ici mon récit, j’ai pas envie que ce blog devienne interdit au moins de 18 ans.

Je te l’accorde, jusqu’ici, mon introduction est parfaitement décousue, tu ne sais pas où je veux en venir, et je dois bien t’avouer que moi-même, je commence à me perdre. Je disais donc que je ne souhaitais surtout pas que cet espace de liberté soit frappé d’une quelconque loi eu égard à la protection des mineurs.

Et comme nous parlons d’âge, j’arrive donc à l’issue première de cette chronique qui était de te dire que j’ai lu « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson et que je t’en parle tout de suite.

Traitons en premier lieu avec la maison Pasquier et ces maintenant si célèbres briochettes, en un mot comme en cent donc, le pitch (c’est pas pour me la donner mais un peu quand même, mais dans le milieu de l’édition, on dit 4ème de couv’ mais je trouvais pas de blague à faire avec) :

Allan Karlson doit fêter ses 100 ans. Mais faire la teuf en maison de retraite, au milieu de vieux sénile, de l’adjoint au maire et de la presse locale, le tout encadré par une infirmière en chef acariâtre l’excite moyennement, ce qu’on comprend tous au demeurant. Ni une ni deux, notre centenaire se fait la malle par la fenêtre et commence à errer dans les rues de Malmköping en charentaises. Une chose en entrainant une autre il se retrouve dans un bus en partance ou même lui ne sait pas trop, avec une valise mystérieuse dérobée par inadvertance à un Gang de truands. Démarre alors une folle course poursuite gériatrique qui le conduira à rencontrer un jeune vieux kleptomane (70 piges par rapport à notre centenaire ça fait pas vieux), un vendeur de saucisse presque surdiplômé et Sonja l’éléphante et sa maîtresse qui tous les 4 se lieront avec notre protagoniste et ensemble ils lutteront comme des beaux diables pour éviter le gang spolié (les Never Again) et la police (qui pensent qu’il a été kidnappé). En parallèle,  Alan conte sa vie rocambolesque (le mec à tout de même croisé Truman, Staline, Franco, Kim Jong Il enfant … et on apprend qu’il a souvent eu un rôle crucial dans bon nombre d’évènements historiques) à ses compagnons d’infortune et du coup on en profite aussi.

En général, je me méfie un peu des succès commerciaux mais je sais tout de même reconnaître la qualité et les belles choses quand je les vois. Et ce bouquin est l’arme ultime des vacances. C’est drôle et décalé, le récit est original (un polar arthritique ça claque non quand même). Qu’on se le dise, Alan Karlsson est un centenaire hors du commun, attachant dès les premières pages. Alors d’accord, dans l’ensemble, tout est trop gros pour être vrai, et bien justement, l’auteur nous rappelle habilement que ce n’est qu’un fiction en nous montant des bateaux pas possible, le sentiment de vivre une hallucination permanente. On revient un peu aux sources de la littérature et de l’art en général : susciter le rêve bordel de merde !!! Et bien que, je vous l’accorde, un centenaire qui s’enfuit ça va pas bien vite, l’histoire elle est drôlement rythmée. On s’ennuie jamais, le suspense est là et nous tient bien en haleine jusqu’au bout. Le découpage sort lui aussi de l’ordinaire : les méchants sont plus pitoyables et risible que vraiment dangereux, la police patauge et se perd. Un roman véritablement farfelue, à tel point qu’on a parfois l’impression que même l’auteur en perd le contrôle. Les passages sur la vie passée  d’Allan peuvent parfois paraître un peu improbables, mais l’auteur nous soumet ici finement que la vie ne tient qu’à un fil, qu’un homme, un acte, à un moment précis peut faire basculé jusqu’au cours de l’histoire.

Un livre plein de bonne humeur, de légèreté sans pour autant dénué de finesse et d’intelligence. Recommandé par le Pepsi Mollard Raideur Digeste.

mercredi 25 juillet 2012

Tatavel fait le ménage – Sylvain Vanstavael - Mardi 24 Juillet 2012 - Le Théâtre du Gymnase

Aaaaah les premières fois !!! Une vague de nostalgie s’empare de moi tout à coup, sûrement ce temps automnal, même s’il est vrai que ces jours ci, il fait drôlement chaud pour une fin de mois d’octobre. Sa 1ere nuit complète qui soulage finalement surtout les parents, personnellement, on ne peut pas dire que j’en ai gardé un souvenir impérissable. Ses 1er pas, sa 1ere dent, son 1er jour d’école, sa 1ere zouze, son 1er bisou, son 1er coït, tant de moments émouvants qui marquent la vie d’un être humain … même quand c’est raté. Pour ce qui est de la sexualité notamment, parce que finalement la 1ere fois, c’est un peu comme une pizza, même quand c’est raté, ça reste généralement plutôt bon. Sa 1ère panne également, voilà un moment important s’il en est … d’aucun dirait même humiliant mais je préfère dire émouvant, ça reste un souvenir moins amer !!!

C’est quelque chose quoi les 1ère fois. Y a celles donc que tu partages avec ta famille, qui est fier de toi, qui assiste à ce moment tant attendu, avec la larme au coin de l’œil, « Ah ça, c’est mon fils ou c’est pas mon fils ?? ». Je tiens tout de même à préciser, toujours en ce qui concerne la pratique de la sexualité, que si ta 1ère fois tu l’as partagé avec n’importe quel membre de ta famille, et encore plus un de tes parents, tu es quand même pas très sain.

Après faut bien être honnête, y a quand même masse de 1ère fois dont tu ne te souviens pas. Tous les trucs dont on parlait 1ère dents, 1er pas, … ceux-là, c’est tout de même chaud de te souvenir de quoi que ce soit à moins que tu n’es quelques problèmes de développement un poil tardif. Ta 1ère bagarre également tu t'en souviens moyen, car bien souvent, tu manques d’expérience et du coup, tu te prends une grosse branlée que tu préfères vite oublier. Ta 1ère cuite aussi, où, l’alcool aidant sûrement, il est vrai que tu n’en gardes généralement qu’un souvenir plutôt vague.

Ta 1ère voiture, qui bien souvent (ne fais pas l’innocent) finit au choix : dans un arbre, dans un poteau quelconque (type EDF, France Telecom …), dans un mur ou dans les mains d’un habile Arsène Lupin en bois de cagette. Moi j’avais choisi l’option pylône, intéressant d’un point de vue purement scientifique mais ça s’arrête là. Ton premier appart aussi, qui pour ma part ressemblait plus à Verdun en janvier 1917 après seulement 1 mois d’installation, qu’au nid douillet affiché chez IKEA. En même temps, je vous lis l’énoncé :

4 jeunes adultes homo sapiens (j’ai appris récemment qu’on ne disait plus homo sapiens 2 fois) de sexe mâle, quittant le foyer familial pour la 1ère fois de leur vie, n’ayant donc plus leur mère pour tout faire à leur place, s’installent pour 1 ans à Edimbourg en Ecosse. A quel rythme moyen sera fait le ménage ? Quel est l’écart type entre 2 lessives ? Seront-ils capables de payer leur facture en temps et en heure ?

Vous avez 4 heures. Calculatrice interdite. Je crois que tout est dit là non ?

Me voici donc maintenant trentenaire, la joie des 1er cheveux blanc (et encore je ne devrais pas me plaindre, bon nombre de potes connaissent à cette même heure les 1er cheveux qui disparaissent, ce qui entraîne inévitablement la 1ère tonsure … ce qui entre nous est quand même un super nom pour un DJ mais c'est tout), des 1er enfants pour certains (moi dans ce genre d’endroit un peu humide, je préfère me couvrir, je suis sûr de cette façon que tout le monde pourra boire de l'eau en plus), les 1er crédits aussi … Aaaaaah le début de la vie d’adulte. Ben tu me crois, tu me crois pas, hier soir, j’ai vécu une nouvelle 1ère fois.

Et comme toutes les 1ère fois, y avait quelque chose d’émouvant. Tiens-toi bien à ton slip, hier, pour la 1ère fois de ma vie, je suis allé voir un spectacle d’homme seul, où One Man Show dans le langage courant, mais je veux surtout pas d’emmerdes eu égard à la loi Toubon. Je te plante le décor : mardi 24 juillet, 18h, j’apprends que mon plan BBQ chez Romy est reporté au lendemain et que je n’ai donc pas grand-chose à foutre. J’appelle ma popine Elise qui me répond qu’elle bosse. Merde !!! Son métier c’est ingénieur du son, et ce soir elle bosse donc au théâtre du Gymnase, où elle gère la régie du pesctacle « Tatavel fait le ménage » de Sylvain Vanstaevel et me propose de venir. Je saute donc sur l’occasion et dans la ligne 9 direction Pont de Sèvres (non sans être passé chez moi avant, histoire de faire une bise à Jean Louis, on est tout de même pas de bêtes) jusqu’au métro Bonne Nouvelle où j’avais rencard avec la jolie Elise (avec qui je ne communique pas par courrier non, même si cela serait un splendide hommage à Richard Clayderman … paix à son âme !!! Attention, il n’est pas mort et je le sais, mais à massacrer les grandes œuvres de la musique classique, comme il a pu se le permettre, il doit au moins être damné jusqu'à la fin des temps) à 21h20, histoire d’avoir le temps de fumer une garrot.

21h30, je prends place dans le Studio Marie Bell, avec une quarantaine de mes congénères. Bonne place, au fond de la classe, avec vue sur les cuisses de la MILF assise devant moi. Une place de choix. Et en plus je vois bien la scène, que demande le peuple. Retentit alors la voix chaude de Franck Sinatra et c’est parti. Et ben pour une première fois, tout c’est très bien passé, j’ai même pas eu mal.

Sylvain Vanstavael, ancien banquier, c’est lancé dans le théâtre il y a maintenant quelques années. En 2006, il tourne son premier pestacle : « Tatavel in Paris’se ». 250 représentations partout en France, un premier succès. Et moi je vais voir le nouveau « Tatavel fait le ménage ». Tout un programme !!!

Comme d’habitude, la brioche  « sous vitre » comme disait mon arrière-grand-mère (qui avait elle aussi un sacré potentiel comique), le pitch donc :


Dans son nouveau spectacle, l' humoriste revient sur son passé et met en scène, au travers de situations burlesques, ses premiers cours de danse, ses vacances en camping écologique, la fête des voisins dans son immeuble... C’est ainsi que naissent des personnages atypiques, drôles et attachants tel qu’un coiffeur-chorégraphe excentrique, une grand-mère plus que franche, un forain ambitieux ou encore un professeur borgne et peu correct. Avec toujours autant de cynisme et d’énergie, Tatavel s’inspire de son quotidien et des personnes qui l’entourent pour nous dépeindre les travers d’une société qui semble avoir quelque peu perdu ses repères.


Je dois bien avouer, je ne connaissais pas cet artiste avant cela. Et ce fut une excellente surprise. Il est drôle. Il nous dépeint toute une galerie de personnages tous plus hallucinés les uns que les autres. Certains marchent mieux que d’autres, mais tout est ultra cohérent. Les vannes sont drôles et fusent. Et quelle performance d'acteur : textes aux cordeaux, mimiques pas possible, des références (notamment chantées ... des fois trop mais bon), de l'improvisation, il vient chercher le public, qui se laisse rapidement prendre au jeu. J’étais vraiment impressionné (et amusé bien entendu). On a même eu droit à un petit trou de mémoire superbement bien rattrapé, ce qui ne rend le pestacle que plus vivant. C’est du One Man Show « classique » sinon, ça n’invente rien mais Sylvain (ouais on est intime on a discuté un peu à la fin) n’en a pas la prétention. Un beau pestacle pour une belle soirée. Merci Elise (tu as toi aussi été brillante dans toutes tes interventions), merci Mr Vanstavael !!!

Fin de soirée à boire des bières avec la petite Elise et rentrage en Velib' car j'ai loupé le dernier métro. Une bonne soirée pour un mec qui avait prévu de mater un film qu'il avait déjà vu 20 fois ....

jeudi 12 juillet 2012

Mort aux Cons – Carl Aderhold


Dis moi pas que c’est pas vrai. Pepsi Mollard est remonté comme une montre suisse, tu sais celle que tu dois absolument posséder avant tes 50 ans sous peine d’avoir rater ta vie. Quelle référence n’est ce pas : môssieur Jacques Séguéla, grand manitou de la communication, comme le prouve sa célèbre maxime suscitée. Y a absolument rien de sexuel là dedans, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit … même si je te le concède, parfois je peux, de manière très exceptionnelle, avoir l’esprit mal tourné, je fais juste référence à l’expression du grand Oracle ex-présidencio-téèfinesque. « Si à 50 ans on a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ». Me voilà bien emmerdé, je ne supporte pas d’avoir une montre au poignet. 2 solutions s’offrent donc à moi, dépenser inutilement une forte somme d’argent dans un bel ouvrage d’horlogerie suisse qui, de faite, ne me servira à rien, ou tout bonnement avoir une vie morne et ennuyeuse, aussi triste qu’un sandwich d’autoroute (Daunat/Sodebo : colporteurs de sombres humeurs … quiconque a eu l’occasion de tester ces insultes au bien-manger comprendra la référence, ce qui du coup devrait parler à tout le monde).

Comme je te l’ai déjà expliqué, j’ai parfois l’impression de mener une existence peu reluisante. Oui, oui, j’ai un cruel manque de confiance en moi, doublé d’une légère tendance au mood dépressif. Je ne suis pas dépressif à proprement parler, loin de là, j’aime rire, m’amuser, je suis bien entouré et je ne pleure pas sans raison, mais en général, quand ça me concerne moi, j’ai plutôt tendance à voir le verre à moitié vide (ça c’est sûrement aussi dû au fait que j’ai souvent soif). En même temps, est ce que le pape de la Réclame est le pilote automatique de mon existence. Fort heureusement non. Pierre Desproges s’était interrogé sur lui de fort bel manière : « Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l'une : Ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m'étonnerait tout de même un peu; ou bien Jacques Séguéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait tout de même beaucoup. ». Je crois que la messe est dite. Et cet adage pourrait s’appliquer à bon nombre de personnages connus ou non d’ailleurs. On en croise tous les jours des atrophiés du bulbe, des êtres pas si différentd que nous si ce n’est qu’ils ont l’intelligence d’un joueur de l’équipe de France de football (bah voooozy toi !!!), la finesse d’esprit d’un candidat de Secret Story (attends elle sont vach’te dures les énigmes). En un mot comme en cent, qui n’a pas rêvé de se débarrasser purement et simplement de tous ces cons qui nous empoisonnent l’existence. Et bien c’est justement le titre de ma chronique d’aujourd’hui. J’ai lu « Mort aux Cons » de Carl Aderhold et c’était bien. Blam une fois encore je retombe sur mes pattes easy right. Pour la petite histoire, c’est ma popine Alexane, qui est stupide de façon inversement proportionnelle à ce qu’elle est rousse, c’est vous dire si elle est loin d’être conne, qui m’a offert ce livre pour mon anniv’ il y a quelques jours de cela. C'est la même demoiselle qui m'avait recommandé Dracula de Bram Stoker, ce qui prouve que, non contente d'avoir une tête bien faite, c'est une femme de goût. C’est pas le seul cadeau que j’ai eu mais faire une chronique d’une plante verte, d’un jeu de croquet de table, d’une bonne bière, d’une bougie « poisson rouge » ou d’une grenouille en plâtre (dont je cherche encore l’utilité) m’inspirait moins. Je n’en remercie pas moins pour autant tous mes popains présents ce soir là, ça m’a très sincèrement fait chaud au cœur.

Putain mais en faite je me confie vachement sur cette chronique. Ca en devient flippant même. Promis, le prochain billet commencera par « Cher journal … ». Qu’on se le dise, Pepsi Kola est une midinette de 14 ans. Bon revenons à nos moutons, ou, pour être plus précis à nos brioches fourrées, le pitch donc (faut vraiment que je négocie un contrat de sponsoring avec Pasquier moi) :

"Contrairement à l'idée répandue, les cons ne sont pas réformables ; les campagnes de prévention ou les actions pédagogiques n'ont pas de prise sur eux. Une seule chose peut les amener non pas à changer, mais du moins à se tenir tranquille : la peur. Je veux qu'ils sachent que je les surveille et que le temps de l'impunité est révolu. Je compte à mon actif cent quarante meurtres de cons. Afin qu'ils ne soient pas morts pour rien, je vous enjoins de lire ce manifeste. Il explique le sens véritable de mon combat.". Là je me suis pas fait chier, je vous balance la 4e de couv'. Mais laissez moi préciser un peu. Qui n'a jamais rêvé de tuer son voisin le dimanche matin quand il vous réveille à coups de perceuse? Ou d'envoyer dans le décor l'automobiliste qui vous serre de trop près? Le héros de cette histoire, lui, a décidé un jour de passer à l'action. Tout commence lorsqu’il balance par la fenêtre le chat de sa voisine, excédé qu’il est par une de ses énièmes intrusions dans son espace vital. Le chat est retrouvé mort le lendemain matin et une vague de solidarité voisinesque se met en branle. Notre héro se met donc dans un premier temps à dézinguer tous les animaux de compagnie du quartier qui molestent les testicules de la majorité. Jusqu’au jour où il tue son premier con. S’en suit alors une véritable quête, une sorte de manifeste de la connerie que notre héro va penser et analyser tel un véritable scientifique.

Mon avis ? Un titre percutant pour un contenu qui l’est tout autant. Un très bon livre en somme. Une écriture simple et entraînante mais un peu chaste à mon goût, surtout pour traiter d’un tel sujet. Quelques redondances et longueurs par moment, mais l’ensemble est d’excellente facture. Ce véritable manifeste de la bêtise humaine est agrémenté de quelques citations sur la connerie toujours justes et très souvent drôles. Comme son nom l’indique, il conviendra de ne pas être trop bas du front et de manier autant que faire ce peut le second, sinon le troisième degré. Pris au premier degré, ce bouquin est juste immoral et choquant. Mais ça va, même moi j’ai réussi à passer au dessus de cela afin d’apprécier au mieux ce pamphlet de notre bon vieux Carl (je me contenterai du prénom de l’auteur, étant incapable d’écrire et même de prononcer 2 fois de suite son nom de famille correctement). Le ton est léger voir même comique par moment, cynique en diable, donc rassure toi, à moins d’être vraiment un fieffé débile, la lecture au second degré se passe plutôt bien. L’analyse du con qui est développé y est bougrement juste sans oublier d’être divertissante. Une belle réussite en somme. Notre héro s’échinant à analyser et répertorié tout con passant à proximité pour mieux s’en débarrasser ensuite. Jouissif !!! Jouissif car c’est une histoire. Qui n’a pas rêvé de cela ?? Mais la notion est importante, il faut que ça reste virtuel, où alors tu es drôlement dérangé. Un véritable pamphlet philosophique sur la bêtise, autrement moins chiant et pompeux que les "oeuvres" de ce très cher Bernard Henri L., dont je tairais le nom, dans un souci de confidentialité. J’ai envie de te dire : just enjoy !!!

Et je terminerais, une fois n’est pas coutume avec une autre citation du très regretté Pierre Desproges : « Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires. »


mardi 3 juillet 2012

Gallows / Rise Against – Bataclan – 14 juin 2012


Oui, je vous vois venir là. J’entends déjà les « Putain mais Pespi Kola, quelle sale petite catin !!! Plus d’un mois qu’il nous néglige et il débarque avec ses gros sabots sans même s’excuser ». Alors déjà, je ne porte jamais de sabots, que des baskets, que ce soit bien clair. Tous les trucs de hippies genre, sabots, claquettes en cuir etc. non merci très peu pour moi. Ensuite si tu commences par m’insulter, on va pas être pote !!! Ensuite, oui, petite baisse de motivation, je te le concède bien volontiers. Je sais plus si je t’en avais parlé, mais je suis un fieffé fainéant, ceci expliquant cela, et ça me fait une première bonne excuse pour avoir rien foutu pendant un mois entier. Deuxièmement, le mois de juin correspondant à ma date d’anniversaire, je me suis dit que j’avais bien droit à une courte période de vacances, pour ce que je suis payé en plus, tu va pas m’en chier une pendule, déjà parce que ça doit être extrêmement douloureux, ensuite parce que ça doit pas être facile à manger et enfin car n’étant tenu par aucun contrat, je vois pas pourquoi je devrais satisfaire tes lourdes exigences. Et pour finir, comme je te le disais à l’instant, en juin, je fête mon anniversaire, et une fois n’est pas coutume, j’aime moyen ça, ceci correspondant du coup à une période de bilan, qui s’avère tous les ans plus ou moins le même … et qui n’est jamais bien foufou. 

Je constate sans trop de surprise que je suis toujours le même looser que l’année précédente mais avec un an de plus, et ça me fout toujours le moral un peu à plat. Mais ayé, la date fatidique est passée, elle a été fêtée plus que dignement, un peu malgré moi, mais ça m’a fait plaisir quand même, très plaisir même, d’avoir réuni tous ces popains et popines, de boire plein de White Russian, et de rentrer saoul, de partager ce moment avec des gens que j’aime quoi (j’en aime plein d’autres mais ils habitent pas tous Paris donc ils n’étaient pas là … sachant que les Zigouille Sisters, orléanaises de leur état avaient tout de même fait le déplacement et ça ça m'a fait drôlement plaisir). Voilà, pour toutes ces raisons, retranscrites pêle-mêle, j’ai fait ma couleuvre depuis un mois, mais les temps changent, les mœurs évoluent et moi je m’y recolle, pour je l’espère un peu de bonheur de votre part au moins, moi le mien, il est là, sinon je n’écrirais pas … faut quand même pas que je ré explique, j’suis pas payé tout ça, je n’ai signé aucun contrat, et accessoirement j’emmerde ceux et celles qui y trouveraient quelques choses à dire … oui, je suis un peu vulgaire et alors, agressif aussi. Pourtant, en juin, l’ami Gribouille m’a emmené quasi de force (ce qui est impressionnant quand on connaît son gabarit et le mien) à un bon concert de punk hxc, ça aurait dû me détendre ça non ? Bon, je dois bien l’avoué, il a pas eu à insisté beaucoup, Gallows et Rise Against, au Bataclan, c'est-à-dire à 7 minutes à pied de chez moi, j’aurais été un petit peu con de refuser.

Le Rendez vous est pris à 18h45, chez moi, histoire d’y laisser quelques affaires, un concert au Bataclan après le mois de mars, quand on connaît leur système de climatisation, tout relatif, en général, t’essaie de voyager léger. 19h10, Gribouille débarque chez moi, ce qui est, je dois bien l’admettre, fortement irritant (quoi qu’on fasse, Gribouille est parfaitement incapable de se tenir à un horaire, c’est presque une maladie chez lui). Ouverture des portes à 19h donc début de concert vers 19h30, déjà on est à la bourre de base. On ne tarde pas à tracer, non sans avoir fait le bec à ce bon vieux Jean Louis,  car il est important de ne pas négliger ses vieux amis. On arrive pile pour le début du concert, le temps de choper une binouze (une chacun t’inquiète) auprès de la jolie et gentille serveuse (je précise car c’est pas toujours le cas, elles sont très souvent jolies, moins souvent gentilles et souriantes) et Gallows crache la purée.

Alors Gallows, je les avais déjà vu 2 fois par le passé, mais pas depuis que sieur Frank Carter. La pile électrique roux et tatouée qui officiait au poste de hurleur en chef de la horde londonienne, s’est barré et à laissé sa place à Wade McNeil, un gros ourson canadien, ancien frontman d’Alexisonfire. J’avais hâte de voir la nouvelle formule. Musicalement, pas de révolution, c’est du Gallows : maîtrisé, sale et agressif. Bon j’ai toujours été un poil déçu par le chant en live de Gallows, que je trouvais en dessous des skeuds, mais Carter compensait par une énergie et une rage folle et incontrôlée. Là c’est l’inverse, voix plus maîtrisée mais jeu de scène plus sur le charisme (ça on peut pas le renier), de son chanteur et de son attitude plus NYC HxC. Après la voix, plus gutturale, moins écorchée, m’emmène moins aussi, mais bon Gallows reste Gallows et ça poutre sévèrement. Une bonne leçon de rock’n’roll enragé et brutal de 45 minutes, envoyé avec les tripes, sans trop de chichi. Plutôt classe !!!

Pause clope, le temps de croiser un vieux pote, avec qui je traînais pas mal la première année en Écosse et que je n’avais pas vu depuis, le hasard fait drôlement bien les choses, et putain ça fait bizarre un peu quand même. On reprend des bières à la jolie serveuse qui est toujours aussi gentille et souriante malgré la chaleur et l’odeur aigre de transpiration pubère … qu’on se le dise, le public de punk rock un peu  « mainstream » comme peuvent l’être ses 2 groupes est pas bien vieux. Et quand je dis mainstream, c’est pas un gros mot, ça veut juste dire groupe de punk rock qui vend encore beaucoup de disque. Cela ne retire aucunement la classe et la sincérité de ses musiciens et de leur formation. Ce qui n’est pas toujours le cas, et bon nombre de groupe devrait un peu plus s’en inspirer de cette attitude (spécial dédicace aux coreux parisiens, qui me régalent à chaque concert de leur plus belle coupe de coiffure, cœur sacré mis en évidence par un t-shirt col V un peu ample et leur tout nouveau slim Diesel … putain de poseurs tiens !!!).

Viennent ensuite les messieurs de Rise Against. Eux je les avais encore jamais vu mais ça faisait un moment que je me disais que ce serait bien à l’occaz. Moi j’avais laissé passer cette opportunité là, heureusement que La Bugne avait pensé à moi.

Rise Against envoie donc la sauce. Et ben tout ce qu’on peut dire c’est qu’ils sont pas là pour rigoler … enfin si ça se prend pas la tête MacIlrath et sa bande nous balance le gros modern punk hxc bien catchy avec « le cœur, la tête et les couilles », comme dirait le Victor Hugo sur une jambe de la Seine Saint Denis. On sent bien que les mecs s’amusent, ne trichent pas, et balancent un à un tous les tubes de leur jolie discographie. Et comme je m’y attendais, c’est ultra carré, bien que ça saute partout et que ça court dans tous les sens. Ils nous offriront même 2 rappels (dont un avec MacIlrath tout seul avec sa guitare à bois à nous jouer quelques unes de leurs belles balades) de 10 bonnes minutes chacun. C’est classe … en même temps c’est ricain donc bon, faut il y voir un lien de cause à effet. Un groupe que je voulais voir et je regrette pas d’avoir honoré l’invitation de Gribouille. What a huge gig !!! Ca va vraiment tout droit de bout en bout, avec sincérité et générosité, l’orchestre nous fait vraiment bien sentir qu’ils sont là pour prendre du bon temps avec nous et c’est ce qui se passe. Groupe injustement peu connu chez nous, avec des concerts comme celui-ci, ils risquent d’en rallier plus d’un à leur cause. Je crois que c’est la 1ere fois qu’ils jouaient les têtes d’affiche à Paris et c’est à se demander comment ça ne s’est pas fait plus tôt, parce que ça fait quand même quelques albums qu’ils mettent un peu la clim.

Rentrage à pied chez moi (j’habite à 5 minutes du Bataclan ce qui est fort agréable ma foi dans ce genre de situations), achetage et mangeage d’un petit chinois à emporter pas très bon (ce qui est assez usuel dans ce type d’établissement, déjà on est pas tombé ni malade ni mort, ce qui est une bonne chose en soi). Putain de concerts, belle salle chaude et humide comme d’habitude, une fois n’est pas coutume, serveuses fort agréables (je sais plus si j’en ai parlé de ça). Un bien chouette moment. Cimer La Bugne du fond du cœur !!!

jeudi 31 mai 2012

Grindhouse – avec Planète Terreur de Robert Rodriguez et Boulevard de la Mort de Quentin Tarantino


Summer is comin’, summer is comin’ !!! Putain ce que je peux aimer cette saison, le Printemps. Déjà parce que ça annonce ce qui va suivre (et ce par quoi je commence cette chronique), c'est-à-dire que l’été approche, les 24h barbecues, les après-midis piscine chez les potes, les pique-niques du dimanche dans le parc de la Villette, une période où même quand tu travailles t’as quand même un peu l’impression d’être en vacances. Donc déjà le printemps c’est cool parce que ça annonce ça. Mais le printemps, c’est aussi le kiffe car généralement le temps est plutôt clément et que tu peux faire sensiblement la même chose, juste en rajoutant un sweat-shirt le soir (et encore) Donc voilà, la vie est belle, les filles aussi (mesdemoiselles, vous êtes déjà belles en automne et en hiver, mais alors, dès que les beaux jours débarquent, ça devient dingue, vous nous contraignez mes popains et moi-même à regarder par terre 6 mois de l’année pour éviter de passer pour un cuistre … Vilaines !!!), les nuits sont courtes et les apéros ardus. Une période fort agréable, où je suis moins tenté de m’enfermer chez moi, à m’envoyer du carburant à chronique. Mais quand même, comme je suis un mec plutôt cool, j’ai pris un peu de temps pour toi et me suis offert le coffret Grindhouse (Boulevard de la Mort / Planète Terreur) des sieurs Tarantino et Rodriguez.

D’abord pourquoi Grindhouse. Par définition, une Grindhouse est un petit cinoche de quartier, un drive in, où ne sont joués que des films d’exploitation. Des lieux typiques des Etats-Unis jusque dans les années 80 avec le développement des multiplex et surtout de la vidéo qui a signé l’arrêt de mort de ce type de lieu. Ces petits lieux, qui n’avaient que peu de moyens, proposaient aux chalands 2 films entrecoupés de bandes-annonces, le tout toujours tourné avec des moyens ridicules, en évitant les dépenses des grosses productions et ou l’intérêt était l’exploitation commerciale pure et dure en cherchant à attirer un public un peu voyeur, en excitant sa lubricité, c'est-à-dire, en lui montrant un maximum de gonzesses à moitié nues et de violence gratuite. Les scénarios sont généralement basés sur un max de tabous de nos sociétés modernes : sexe, violence, drogues, nudité, monstres, destruction, etc… Ces films étaient tirés à très peu de copies, qui faisaient le tour des Etats-Unis. Quand tu voyais le film dès sa sortie ça allait, mais quand la copie qu’on te jouait avait déjà fait le tour d’une 20aine d’états, son état à elle, la copie, laissait à désirer. C’est exactement ce que les 2 trublions ont tenté de nous retranscrire avec leur diptyque Grindhouse. Ils tournent chacun un film, des bandes-annonces et pour 10$, tu vois deux putains d’exploitation movies et des bandes-annonces. C’est du moins ce qui c’est passé aux States, chez nous, ça devait pas faire assez de profit et les 2 films sont sortis séparément.

2 films donc : Death Proof (Boulevard de la Mort), un excellent slasher movie routier qui va à 200 à l’heure pour Quentin Tarantino, Planet Terror, un putain de film de zombies pour Robert Rodriguez. Je te le concède, ma chronique du jour ressemble plus à un cours empirique qu’à l’habituel pamphlet plus ou moins drôle (je fais ce que je peux), mais merde, il ne sera pas dit que Pepsi Kola ne fera pas tout ce qui est en son pouvoir pour étancher ta soif de connaissance, ce qui, vous en conviendrez, est drôlement cool de ma part. Tu pourras toi aussi tout comme Pepsi Mollard étaler ton incroyable culture à la plèbe lors de la prochaine soirée mondaine à laquelle tu seras convié. Bon par contre, méfie toi, j’ai fait le test, parler d’exploitation movies, de retro gaming, de punk rock et de sneakers ne te sert que moyennement, tu sera pris soit pour un hipster snob (je viens à l’instant même de vomir dans ma bouche) soit pour un geek sans avenir (sans présent non plus d’ailleurs). Tout ça pour dire que je sais plus où je voulais en venir, que cette dernière phrase est dénuée de sens profond et que je me demande même maintenant pourquoi j’aborde le sujet, comme si je représentais une sorte de modèle ou de guide spirituel pour toi, mon cher lecteur … franchement, j’espère pas, je suis même sur que non, c’est gentil tu me rassures. Tout ça pour dire, j’ai vu Grindhouse, et je t’en parle tout de suite.

Donc comme je viens de te l’expliquer Grindhouse s’articule en 2 parties, qui sont en faite 2 films à part entière. Et on commence tout de suite avec le Tarantino : Death Proof. La brioche sous vide : L’action démarre à Austin, Texas, où trois copines, Arlene, Shanna et « Jungle » Julia, la DJette d'une radio locale, font une virée nocturne dans un bar. Elles ne le savent pas encore mais elles sont étroitement surveillées par Stuntman Mike (Kurt Russell), un ancien cascadeur psychopathe, qui sillonne les routes en tuant les femmes qu'il trouve sur son chemin. Pour cela il a une méthode bien à lui plutôt efficace : il se sert uniquement de sa voiture. Petit aparté dans l’histoire, la rencontre des fille et de Stuntman Mike nous permettra d’assister à une scène de lapdance plus que mythique (et agaçante) offerte par la sublime Vanessa Ferlito (j’suis sur que tu la connais, tu regardes les Experts New York). Quand les filles quittent le bar, Stuntman Mike « s’awache le chatte » lui aussi en acceptant de raccompagner chez elle Pam, une autre fille du bar. Il lui vante les mérites de sa voiture, une Chevrolet Nova qui, selon lui, « protège de la mort », non sans préciser, mais plus tard qu’il faut en être le conducteur pour bénéficier de cet avantage. Je ne vous en dis pas plus pour conserver le suspens. Juste qu’il y a une seconde partie avec de nouvelles victimes et que ça balance pas mal à Paris.

Pour ce qui est du scénar, de la distribution, etc… rien à dire, c’est du très bon Tarantino. C’est également lui qui s’est occupé de la photographie et putain le choc. La classe américaine comme on dit. Le film se divise en 3 parties. La 1e partie restitue l’apparence des vieilles bobines digne des séries Z, à grand renfort de rayures et de grains de poussières, de film qui saute et de faux raccords. Le grain typique des film d’exploitation des 70’s. La partie du « miyeux », Quentin se paye une petite pause en noir et blanc, des plans plus statiques, le calme avant la tempête. La dernière partie est en couleur et on ne parle plus que de gros ciné d’action avec une course poursuite hyper rythmée (typique des road movies australiens de la grande époque pour  ceux que ça intéressent), entièrement réalisée sans trucage. Les époques se mélangent un peu entre les éléments typiques des films de série Z, bien ancrés dans leur époque, et de l’action qui est elle contemporaine, le film est bourré de référence à ce cinéma de genre si cher au réalisateur. Quant à la BO, là encore c’est du Tarantino. Méfiance donc, on pourrait s’attendre à un truc moyen mais ne vous y trompez pas, c’est bien un vrai film de Tarantino, et pas une simple récréation. Accroche toi à ton slip, ça risque de remuer.

Bon là, vu que tu es pas toujours super attentif, tu crois que la chronique est finie et bien j’ai le regret de te dire que non parce qu’après t’être tapé quelques excellentes fausses bandes-annonces (notamment celle de Machete), tu enchaînes direct avec le second maillon du diptyque : Planet Terror, réalisé par Robert Rodriguez.

Là encore le pitch (oui oui celui qui va dans ta potche … 2 fois la même blague dans une même chronique … je suis lamentable) : Dans une petite ville rurale du Texas (oui oui encore), un groupe de militaires arrive dans une base, dirigée par le lieutenant Muldoon, pour y acheter une grande quantité d'un agent biochimique mortel connue sous le nom de DC2 (nom de code «Terror Project»).  Lorsque Muldoon apprend que Abby a un approvisionnement supplémentaire en main, il tente de prendre en otage Abby, celui-ci libère volontairement le gaz dans l'air. Pendant ce temps, William et Dakota Block, un couple de médecins, constatent que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant… De son côté, Cherry, go-go danseuse, s'est fait arracher la jambe lors d'une attaque par un groupe de cannibales. Wray, son ex-petit copain, veille sur elle. Mais Cherry a beau être au plus mal, elle n'a pas dit son dernier mot. Tandis que les malades se multiplient et deviennent des zombies assoiffés de sang, Cherry et Wray prennent la tête d'une armée destinée à empêcher l'épidémie de se propager. Si des millions d'individus sont contaminés et que beaucoup succombent, une poignée d'entre eux se battront jusqu'au bout pour se réfugier dans un lieu sûr…

Blam prends ça dans tes gencives. Pareil que pour le précédent rien à redire.  L’idée est peut être moins originale que celle de Tarantino mais reste bougrement efficace. La distribution est là aussi excellente (Josh Brolin, Jeff Fahey, Rose Mac Gowan, Freddy Rodriguez, Marley Shelton…) et on y retrouve plusieurs acteurs (actrices surtout en faites) commun aux 2 films d’ailleurs. L’esthétisme est là encore poussée au maximum même si la photographie de Planète Terreur est plus conventionnelle et moins travaillé que dans Boulevard de la Mort.

En bref, 2 putains d’excellents films à voir et à revoir (ça fait 15 jours que je les ai et je ne m’en lasse pas). THEY ARE FUCKING BADASS !!! Il y a toutes les grosses références qui me rendent fou : du sang, des larmes, des jolies filles pas très très pudiques, de l’ultra violence, un tueur psychopathe, des zombies, des jolies filles à la pelle … à la pelleteuse même (j'en ai déjà parlé de ça ??), des putains de hotrods comme seuls les ricains savent le faire, des jolies filles qui dansent bien (j'avais encore pas précisé qu'elles dansaient), du bonheur en barre je vous dis. Je ne peux vous conseiller que de vous jeter dessus au plus vite. C’est quand vous voulez qu’on s’organise une soirée grindhouse/drive in. Pensez au crackers, j’amène le tarama.

mardi 15 mai 2012

Machete – Robert Rodriguez et Ethan Maniquis


Une fois encore, un long, très long silence de ma part, et, une fois n’est pas coutume, j’ai une bonne excuse : j’étais en vacances !!! Je t’entends déjà médire « attends mec, à d’autres, qui dit "vacances", dit "t’as du temps pour écrire", donc désolé Mister Mollard, mais elle tient pas ton excuse », ce à quoi je te répondrais que je t’emmerde mon p’tit pote, que ici je suis chez moi et que, de fait, je gère bien comme je le souhaite. Et puis de surcroît, depuis le temps que je te le répète, je pensais que tu avais compris que j’étais un peu un ramier. Fermons ici la parenthèse, je te sens un peu sur les nerfs, et on risque de finir par s’engueuler. Bon sinon, puisque tu abordes le sujet justement, j’ai passé d’excellentes vacances, en Bretagne et sous le soleil alors que vous tous, bande de travailleurs acharnés, vous trimiez sous la pluie, la vie est injuste, je te le concède, mais elle est ainsi faite. Le soleil, parlons en justement. Jusque là, j’étais comme tout le monde, je me plaignais moi aussi, qu’on était déjà fin avril et que j’avais le fondement à ras bord. Il était arrivé à saturation de ce temps de merde, de la pluie et du froid. Enfin les beaux jours, les vêtements féminins qui raccourcissent autant que les degrés grimpent, les apéros en terrasse ou tu te dois de rester aux aguets, prompt à te sortir du guet-apens s’il arrive, au risque d’un lendemain difficile et d’une note en fin de mois équivalente l’actuelle dette grecque, le soleil chatoyant qui nous permet de nous repaître enfin de bonnes vitamines D, et d’avoir le teint hâlé, tel un chanteur hidalgo (sans trop forcer sur le côté orange quand même). La période estivale qui, n’est ce pas messieurs, est une véritable épreuve pour notre acuité visuelle.

Dans le genre qui fait mal aux yeux aussi, en ce joli mois de mai, j’ai consulté mes stats de blog, et dans les mots-clés tapés dans le mois écoulé, par des internautes, et qui les a menés tout droit chez moi, je vous fais que le podium des plus louches, les autres sont moins intéressants :

-          En 3e position : « bita kola » : dénonce toi petit malotru (ça signifie sale petit bâtard en langage soutenu) qui souhaite voir mon membre anonymement sur la toile (si tu es une fille, joins photo et numéro de téléphone). De plus, sachant que je n’en tire aucune fierté particulière, je n’ai pas spécialement tendance à l’exhiber, surtout pas sur Internet.

-          En 2e position : « bouffeuses de merde » : ça me laisse sans voix … en plus c’est même pas un fantasme. Pire je trouve même pas ça drôle, ça aurait plutôt tendance à me faire vomir, au mieux, dans ma bouche (1200 euros dans un Mac Book tout neuf pour le couvrir de vomi, merci bien). Là je suis pantois et contrairement à la première requête, j’encourage chaleureusement la ou les personnes qui ont cherché cela à ne pas me contacter (surtout si tu es une fille, car tu as des pratiques que je trouve un peu bizarre)

-          Enfin, le grand champion revient légitimement à « gamines de 12 ans sexy » : alors toi je t’invite instamment à te rendre au commissariat ou hôpital psy le plus proche pour te faire interner dans les plus brefs délais, ça t’éviteras de faire une connerie (NB : cette requête ci m’a un peu choqué, je dois bien l’avouer)

Tout ça pour en venir où, me direz vous. Et ben tout ça pour vous dire que j’ai vu Machete (genre 4 fois en 9 jours), et que j’ai trouvé ça mortel et que du coup, je comptais vous en parler, ce qui tombe plutôt bien, vu que je tiens un blog où dont que je fais des chroniques. L’histoire est la suivante : Once upon a time …

L’histoire commence quand Machete est encore un Federales droit et intègre mais qu’il ne faut quand même pas trop faire chier et avec qui tu as plutôt intérêt à traverser dans les clous et à bien attendre que le bonhomme soit vert avant d’y aller sous peine de sodomie option clous rouillés-harissa. Un flic droit dans ses bottes, qui lutte pour la justice, mais limite zélé quoi. Parti pour arrêter Torrez, un des barons du crime au Mexique, il tombe dans un sale guet-apens, sa femme perd la tête devant lui … au sens propre du terme car coupée par le sabre de Torrez et on sait pas trop ce qui arrive à sa fille mais ça doit pas être joli joli. Les méchants fouttent le feu à la baraque où ils abandonnent Machete, le laissant pour mort. Petite ellipse, et on retrouve notre bon Machete (il est surnommé ainsi à cause de son goût immodéré pour les armes blanches, plus particulièrement les machettes) devenu immigrant clandestin au Texas, où il propose ses services d’homme à tout faire aux riches gringos. Par un coup du sort, il devient un tueur engagé pour assassiner John McLaughlin qui se représente aux élections sénatoriales du Texas. Cependant, il se fait tendre un piège par ses propres employeurs. Blessé par balle, il revient bien décidé à se venger de Torrez, car c’est quand même cette salope qui est à l'origine de toutes ses déconvenues. Machete, le « dangereux mexicain » entre en guerre dans une bataille sanglante contre de dangereux « rednecks » armés jusqu'aux dents, ainsi qu'un important trafiquant de drogue. Ils comprendront tous à leur dépend qu'ils n'ont pas fait chier le bon mexicain.

Ce qui est drôle avec ce film, c’est qu’à l’origine, Machete était une fausse bande-annonce projetée en même temps que le diptyque Grindhouse, hommage aux films d'exploitation que sont les segments Planète Terreur et Boulevard de la mort, réalisés par Robert et son copain Quentin Tarantino. Plein de monde a poussé au cul, et Rodriguez s’y est attelé. Grand bien lui en a pris. Parce que Machete, c’est de la bombe. Un petit bijou badass, qui rend, lui aussi, hommage à la grande époque du cinéma d’exploitation, et pour une fois, le super héros tueur de fils de mort n’est ni chinois, ni américain mais un bon gros chicanos, interprété magnifiquement par Danny Trejo. Et Machete est un condensé de toutes les petites recettes des séries B 70's : violence exacerbée à la limite du granguignolesque, un peu d'érotisme léger mais quand même polisson, des personnalités plus que des personnages, des méchants vraiment méchants et des gentils immortels ... Les 70's était les grandes années de la Blaxploitation, Rodriguez lance pour les années 2010 la Mexploitation avec ce héros haut en couleur.

En parlant de distribution (pas de pains dans la gueule, ça Danny a besoin de personne), celle de Machete est juste ahurissante : Michelle Rodríguez, Jessica Alba, Robert De Niro, Jeff Fahey, Lindsay Lohan, Cheech Marin, Steven Seagal, Daryl Sabara, Don Johnson, Tom Savini … du très très lourd !!! A cela, on ajoute quelques 2e et 3e rôles bien  sentis : les nièces de Robert en infirmières ultra sexy, Alicia Rachel Marek en mère de Lindsay Lohan et épouse de Jeff Fahey bête à manger du foin, mais physiquement intelligente … Vous noterez que, toujours d’après moi, un 3e rôle bien senti c’est une bonasse qui montre ses cuisses, ce Pepsi Kola, quel cuistre (et poète en plus) !!! Rien a dire non plus sur la bande originale (Tito and Tarantula, Chingon, …). De tous ces points de vue ce film est un réussite. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, la réalisation est nickel, le scénario efficace, les acteurs jouent à merveille. Un petit bout de bonheur en cette période de crise. Rodriguez et Maniquis nous fendent de quelques petits gags crasseux ou comment une femme nue cache t’elle son GSM, ou « t’as vu, j’descends à la corde à nœud avec tes intestins ». Plein de finesse et de poésie. Machete nique tout ce qui bouge sexuellement (et il a de quoi faire l’animal) comme mortellement parlant. Et que dire de la scène « Spartacus livre l’ultime bataille » à base de lowriders à suspensions hydrauliques et Harley’s à sulfateuse, pour aller bouffer du "bas du front" raciste et républicain (à croire que c’est un synonyme).

Une fois encore, comme vous le constatez, je suis extrêmement objectif et vous dresse avec brio une analyse sans parti pris. Bon c’est pas vrai, j’en fais des caisses, j’en rajoute, je m’égare dans des pérégrination sans fondement juste pour vous dire que j’ai trouvé ça bien, et en plus c'est pas spécialement bien écrit. Donc voilà, j’ai trouvé ça bien et même plus. Rodriguez nous promet une et peut être même 2 suites, ben perso j’ai drôlement hâte. Merci à tonton Mitch de m’avoir montré ce petit chef d’œuvre badass, vicieux, violent et crasseux. Si vous aimez le genre, foncez les yeux fermés mais pensez à les rouvrir quand le film démarre, sinon vous manquerez des trucs. Si vous n’aimez pas, tant pis pour vous. Perso, comme on dit sur Facebook, « J’aime » (je kiffe grave même).

mercredi 25 avril 2012

L’Âme du Mal – Maxime Chattam


Je vous le concède bien volontiers, en ce moment, j’en branle vraiment pas une. Je suis loin de mon objectif de 1 billet par semaine. C’est l’époque qui veut ça ma bonne dame. L’an dernier déjà, si tu regardes bien, j’avais un peu rien branlé en avril et en mai. Bon cette année, je vous ai aussi enflé mars, vous m’en voyez désolé mais je fais qu’est ce que je peux avec qu’est ce que j’ai, désolé. J’aurais pu arguer que c’était pour laisser le temps aux nouveaux de lire tout depuis le début mais même pas. Il y a quelques mois, je vous avais prouver par A + B, et pourtant je suis une vraie chèvre en mathématique, que j’étais pas mal partisan du moindre effort, doublé d’une couleuvre patentée. Donc je ne me perdrais pas en pérégrination inutile pour vous expliquer quelque chose que vous savez déjà : je suis un peu fainéant. Par-dessus tout ça, en ce moment ça bouge chez Welcome Noise. On a fait notre premier concert avec Greg à la gratte , Nota Bene, et même si je veux pas balance, il paraîtrait que Greg de Welcome Noise (un noble très certainement), et Ginger Balls (vous savez le chroniqueur qui, comme Tonton Mitch, devait me filer un coup de patte pour faire vivre ce blog de temps en temps mais qui est, comme Tonton Mitch, un bon ramier également) ne serait qu’une seule et même personne, mais pas genre un guerrier Super Saïen qui serait le résultat de la mutation de 2 combattants en un seul, non, non, vraiment juste le même mec. Premier concert de Greg et donc du taf, et dans le même temps, comme on est un peu des foufous, on a commencé à tourner un clip avec les excellentes et fort charmantes (toutes sans exception) Simones, l’équipe de Roller Derby d’Orléans, qui sera prêt quand il sera prêt, je vais encore pas devoir perdre du temps à expliquer que mes popains et moi, on est pas des rapides (et sans faire d’allusions scabreuses, les Simones ne s’en sont pas plaint).

 Cette photo n'est que amour, joie et bonheur !!!

Comme vous pouvez le constater, y en avait pour de la monnaie ce jour là. Que de la mauvaise graine, qui ne pense qu’à se vautrer dans le stupre et la luxure, noyé sous des litres de bières. S’il avait été avec nous ce week-end là, Maxime Chattam en aurait sûrement fait un livre, le problème étant que l’Âme du Mal comme titre, c’était déjà pris. Aussi surprenant que l’élimination de Barcelone en Ligue des Champions (classe la référence non ? C’est au moins d’actualité. J’aurais pu prendre le score faramineux de Marine Le Pen à jouir aux Elections, mais vu le nombre de connards que je peux croiser tous les jours, ça, malheureusement, ça m’a pas trop surpris), j’arrive ou je veux en venir en commençant à vous parler de complètement autre chose. Une dépêche AFP vient de tomber : « Ce n’est plus à prouver, Pepsi Kola est quand même pas mal balaise ».

Tout ça pour dire que j’ai lu l’Âme du Mal de Maxime Chattam et que c’est drôlement bien. Parlons peu, parlons bien, voici la synthèse de l’histoire de cette œuvre de fiction en une phrase ou un petit paragraphe, mais également marque de pâtisserie fabriquée par Brioche Pasquier, ce qui ne veut rien dire dans le contexte … le pitch donc :

L'histoire démarre dans les 80’s, ce qui aurait sûrement plu à Calvin Harris, et commence par la disparition d’un enfant, dans un centre commercial, au rayon jouets, où sa mère l’avait laissé histoire de faire le reste des courses tranquillou. Elle est quand même un peu cruche, quand tu es là dès le début d’un livre policier, tu fais un peu gaffe quand même merde, tu te doutes que ça va puer la merde pas tard. D’un coup d’un seul, on se retrouve direct au début des années 2000 dans la ville de Portland, au début de l'automne, saison pourrie s’il en est, particulièrement dans le Pacific North West. Joshua Brolin, inspecteur de police trentenaire un poil beau gosse, se lance à la poursuite d'un tueur en série, en ayant recours au profilage criminel. Dès le début, il sauve de Juliette Lafayette, jeune étudiante en psychologie prisonnière de Leland Beaumont aka le Boucher de Portland. Il est abattu d'une balle dans la tête par ce bon Joshua. Une année plus tard, une femme dont le corps est atrocement mutilé est découverte dans un squat situé dans un jardin public de Portland. L'autopsie de la malheureuse révèle que le meurtre a été effectué selon le même rituel qu'opérait Leland Beaumont, faisant resurgir son ombre. Joshua Brolin prend alors l'enquête en main (à défaut d’autre chose), pendant que la ville se fait l'écho du retour du fantôme de Leland. Puis une étrange lettre est adressée à la police... avant qu'un second meurtre tout aussi cruel ne soit commis. Protégeant Juliette terrorisée (et entre nous soit dit, il va pas prendre son taf à la légère si vous voyez ce que je veux dire) par cette nouvelle vague de meurtres, Joshua Brolin s'engage dans une véritable course contre la montre.

Une fois encore, vous l’aurez compris, si je vous en parle c’est que c’était bien. Mais vraiment bien, quoi, j’ai un peu ressenti le même sentiment qu’en lisant mon premier Connelly qui était « Putain de bordel de merde, y a de sacré tordus chez les auteurs de romans policier, mais ils savent écrire ces enculés » (vous excuserez mon langage trivial mais le bonheur me rend un peu vulgaire parfois). Y a un rythme bien soutenu et pas trop régulier pour que ça ne devienne pas chiant et téléphoné, c’est haletant grâce à une alternance du chaud et du froid (et des fois un peu de tiède), l’auteur met bien en avant qu’il s’est documenté comme un cochon sur tout ce qui est profilage criminel et police scientifique, pour servir au mieux son bouquin et ce qui lui donne une véritable légitimité. Les héros sont tous assez attachant, les tueurs monstrueux, l’ordre des choses est respecté. Joshua Brolin est vraiment un personnage qu’on a envie de retrouver rapidement. Maxime Chattam a un style hyper nord américain dans son écriture (courts chapitres, tension permanente, rebondissements, scènes d’horreur, héros émouvants qui conservent une part de mystère, structure cinématographique…), un peu comme Dantec (il a vécu et vit peut être même toujours aux States je crois bien).

L’Âme du Mal est le premier tome de la trilogie de Chattam. J’ai lu le second tome, In Tenebris, qui met comme le premier furieusement la clim, et je devrais donc m’attaquer à Maléfices, le 3e et dernier volet, chaque tome représentant une saison (L'automne pour L'Âme du mal, l'hiver pour In Tenebris et enfin le printemps avec Maléfices comme dans la vie du héros de la série, Joshua Brolin.). Un auteur qui ne peut pas laisser de glace et qui risque de vous faire faire des cauchemars. Un bouquin bien écrit, qui se dévore plus qu’il ne se lit et pour une fois qu’un frenchy fait aussi bien que les ricains, sur le propre terrain, on va pas se gêner !!! Recommandé par le Pepsi Mollard Reader Digest …


jeudi 5 avril 2012

Funny Games / Funny Games U.S. – Michael Haneke

Je vous le concède je vous néglige un peu en ce moment mes petits frelots. C’est pas par manque de temps, enfin un peu quand même mais pas que. Petite baisse de motivation mais on se reprend et on s’y recolle … enfin moi surtout, car votre activité à vous, la lecture de ce blog, n’est possible que si j’exerce la mienne, à savoir l’écriture d’article pour ce blog. Y avais un moment que je voulais m’essayer à l’exercice de la chronique comparative, comme un journaliste de Auto Moto. Bon pour ce qui est des véhicules à moteur de 2 ou 4 roues, n’étant pas expert et pas non plus super passionné par cela, je savais pas trop comment faire. M’est venue ensuite l’idée de faire une étude comparative des Pump Omnilite et des Pump Tennis tige haute. La sneakers est un sujet, comme vous le savez, qui fait naître en moi les plus grandes passions, les sentiments les plus fous … Je sais de toutes les façons que l’essentiel de mon lectorat me connaît dans la vraie vie, et je crois que ce n’est un secret pour personne, je kiffe les baskets (on me signale que mon banquier précise « même un peu trop M. Kola ») !!!

Après dans un blogzine culturel, est ce qu’une chronique basket à vraiment sa place, j’en doute. Après je vais commencer à jouer sur les 2 tableaux, et je ne crois pas être capable d’assumer la double casquette « je chronique des choses culturelles mais pas trop avec un tant soi peu d’humour en tout cas j’essaie » et « je suis trop influent dans le domaine du blogging mode, docteur es gloss et connais par cœur l’implantation de près de 95% des H&M du territoire et mon blog est trop girly (déjà qu’il est rose) ». Donc le clash Pump vs. Pump, j’ai laissé tomber, j’me doutais que ça intéresserait pas grand monde. Surtout que comme chacun sait, ces 2 modèles n’ont strictement rien à voir, la tige de la Pump Omnilite étant nettement plus haute … et grâce à ça elle obtient ma préférence, car cheville mieux tenue et, je ne sais pas pourquoi, une sensation de largeur drôlement appréciable. Mais je suis quand même aux œufs dans les Pump Tennis. Qu’on se le dise, Pepsi Kola aime bien aussi quand c’est serré !!! Je laisse l’interprétation de cette dernière phrase à votre endroit, « comprenne qui doit … ou qui peut » (copyright les VRP). Une fois encore, j’évite adroitement de me vautrer dans la galéjade triviale et scabreuse, tout en étant quand même bien vulgaire … la finesse du sumotori au cheval d’arçon !!!

Donc j’aime que ce soit large mais ne rechigne pas non plus quand c’est un peu serré. Ben vous me croirez ou non, c’est un peu ce qui se passe dans Funny Games. Des fois c’est large, mais putain des fois c’est chaud. Et coup du sort, j’ai vu en quelques semaines la version originale, autrichienne donc, et la version U.S., toutes les 2 réalisées par Haneke. Attend, attend, j’aime la moustache, les baskets, les beachcruisers (c’est une sorte de vélo trop confort et avec un look à tomber. Ca aussi un jour faudra qu’on en parle, mon mien est décédé mais je réfléchie à un achat futur), le rétro gaming et Haneke : I’m a fucking hipster … merde, triste constat !!! Enfin parlons peu parlons bien, la briochette Pasquier sous vide, individuelle et fourrée à la confiture :

Déjà pour faire court, je vais pas me fatiguer la nénette à vous développer 2 fois le scénario, sachant que c’est le même. C’est parti donc. Un couple, leur fils et leur chien partent passer quelques jours dans leur maison de campagne près d'un lac. En passant devant la maison de leurs voisins, ils s'étonnent de la présence de deux jeunes gens. À peine arrivés dans leur propre logement, l'un de ces deux jeunes vient leur demander un service. La voisine a besoin d’œufs pour faire un gâteau mais n’en a plus. Il se comporte avec une grande politesse, mais son attitude suscite un certain malaise : ayant pris en main le portable de la mère, il le laisse tomber, par une feinte maladresse (quel sacré coquin), dans l'évier rempli d'eau. Il est en suite rejoint par son compère, inquiet du temps que met le premier pour ramener 4 œufs (en fait, il arrête pas de les casser, c’est pour ça que c’est long). Ils sont l’un et l’autre bien éduqués, éloquents, et arborent un sourire radieux et de jolis vêtements blancs (c’est vrai que l’ensemble short court / polo / gant / pull col V full White ça se perd un peu). Ces derniers souhaitent les faire participer à un jeu. Les règles sont simples : "Vous pariez que vous serez toujours vivants demain à 9h00 ? Nous parions que vous serez morts. Partants ?" Les deux intrus vont progressivement adopter un comportement de plus en plus violent (à base de « je te casse la rotule à coup de club de golf) et prendre la famille en otage...

Admettez le, ça fout sévèrement la clim non ? Le film a subit de vives controverses dès la version autrichienne (qui est sorti genre 10 ans avant) à cause de sa violence ultra réaliste. On nage pas dans une piscine olympique d’hémoglobine, aucun membre ne se balade seul, et j’entends par membre bras/jambe/tête (rayer la mention inutile). Une certaine violence pas ordinaire (heureusement en plus) mais véritable, c’est exactement comme cela pourrait se passer dans ce genre de cas. De l’aveux même d’Haneke, ce film était une contestation sinon un avertissement à tous les réalisateurs qui ont un peu tendance à banaliser l’ultra violence et dans les films des quels on coupe des têtes, où le sang gicle dans tous les sens genre John Woo, Quentin Tarantino ou Robert Rodriguez (que j’adore moi mais bon) ou encore les séries genre Saw, etc. Et l’angle choisit par Michmich est de nous faire réagir à cela en nous proposant le spectacle frontal (comprenez « gros coup de tête dans tes gencives ») d’une famille torturée à mort par 2 jeunes hommes à priori bien sous tout rapport, et le pire de tout sans réel motif. Il refuse l’entrainmentisation (mot qui n’existe pas et que je trouve assez parlant) de la violence et nous place donc en spectateur impuissant et pourtant un peu complice quand même et parfois même pris à parti par les tortionnaires. On voit rien et pourtant on comprend tout. Par exemple, toutes les scènes de meurtre sont filmées hors champs mais on pige bien ce qu’il se passe quand même. Et la pression psychologique qui nous est imposée est bien là et vénère comme il faut. Contrairement à ce que pourrait nous montrer les forts récréatifs Saw, une nuit de torture c’est moyen fun ou jouissif, c’est surtout très long et un peu pénible voir franchement douloureux par moment (ça dans Saw on le comprend bien). Beaucoup de plan fixe assez long, une musique lancinante. Et le plus dur c’est le mobile des 2 bourreaux … ils ne semblent même pas en avoir, éventuellement le plaisir mais on est même pas sur tellement cela semble pas les atteindre.

Voilà pour ce qui est de ma courte analyse et on va dire des points communs au 2 films qui sont très nombreux vous l’aurez compris. Haneke a fait un bête remake, quasi scène par scène, un film identique mais avec d’autres acteurs. Je peux difficilement vous en conseillé l’une ou l’autre. Les 2 sont vraiment bien. Dans les 2 cas, de très bons acteurs (je préfère la Anna US parce que bon Naomi Watts … what else, mais je préfère le Bouboule autrichien qui a pas le côté chien fou limite folasse de la version US qui est un peu agaçant). Après la version autrichienne, comme tout bon film teuton, point de vue photographie, on se croirait un peu dans un épisode de « Un cas pour deux », mais ça passe. Haneke avait justement revisité son film qui était passé un poil inaperçus à son goût, aux Etats-Unis notamment, car bon, question art, les ricains font souvent cruellement manque d’ouverture, et que comme en général, le reste du monde fait tout pareil qu’eux, il faisait là d’une pierre deux coups.

Un petit chef d’œuvre autrichien, une analyse clinique de la violence, dérangeante en diable mais bigrement efficace. Préféré l'un ou l'autre ça me semble chaud. Ca c'est comme pour Ugly Betty et Le Destin de Lisa, c'est la même chose mais pas réalisé avec la même culture, la même sensibilité, on retrouve pas exactement le même truc pourtant y a les mêmes ingrédients dans la même marmite.

En un mot (3 en faite mais l’expression consacrée usitée en pareil moment est ainsi faite) : Va chercher bonheur !!! (Bonheur c’est pas le mot mais plaisir et réflexion serait plus juste … enfin regarde le ou les comme tu veux).