Oui, je vous vois venir là. J’entends déjà les « Putain
mais Pespi Kola, quelle sale petite catin !!! Plus d’un mois qu’il nous
néglige et il débarque avec ses gros sabots sans même s’excuser ». Alors
déjà, je ne porte jamais de sabots, que des baskets, que ce soit bien clair.
Tous les trucs de hippies genre, sabots, claquettes en cuir etc. non merci très
peu pour moi. Ensuite si tu commences par m’insulter, on va pas être
pote !!! Ensuite, oui, petite baisse de motivation, je te le concède bien
volontiers. Je sais plus si je t’en avais parlé, mais je suis un fieffé
fainéant, ceci expliquant cela, et ça me fait une première bonne excuse pour
avoir rien foutu pendant un mois entier. Deuxièmement, le mois de juin
correspondant à ma date d’anniversaire, je me suis dit que j’avais bien droit à
une courte période de vacances, pour ce que je suis payé en plus, tu va pas
m’en chier une pendule, déjà parce que ça doit être extrêmement douloureux,
ensuite parce que ça doit pas être facile à manger et enfin car n’étant tenu
par aucun contrat, je vois pas pourquoi je devrais satisfaire tes lourdes
exigences. Et pour finir, comme je te le disais à l’instant, en juin, je fête
mon anniversaire, et une fois n’est pas coutume, j’aime moyen ça, ceci
correspondant du coup à une période de bilan, qui s’avère tous les ans plus ou
moins le même … et qui n’est jamais bien foufou.
Je constate sans trop de
surprise que je suis toujours le même looser que l’année précédente mais avec
un an de plus, et ça me fout toujours le moral un peu à plat. Mais ayé, la date
fatidique est passée, elle a été fêtée plus que dignement, un peu malgré moi,
mais ça m’a fait plaisir quand même, très plaisir même, d’avoir réuni tous ces
popains et popines, de boire plein de White Russian, et de rentrer saoul, de
partager ce moment avec des gens que j’aime quoi (j’en aime plein d’autres mais
ils habitent pas tous Paris donc ils n’étaient pas là … sachant que les Zigouille
Sisters, orléanaises de leur état avaient tout de même fait le déplacement et ça ça m'a fait drôlement plaisir).
Voilà, pour toutes ces raisons, retranscrites pêle-mêle, j’ai fait ma couleuvre
depuis un mois, mais les temps changent, les mœurs évoluent et moi je m’y
recolle, pour je l’espère un peu de bonheur de votre part au moins, moi le
mien, il est là, sinon je n’écrirais pas … faut quand même pas que je ré
explique, j’suis pas payé tout ça, je n’ai signé aucun contrat, et
accessoirement j’emmerde ceux et celles qui y trouveraient quelques choses à
dire … oui, je suis un peu vulgaire et alors, agressif aussi. Pourtant, en
juin, l’ami Gribouille m’a emmené quasi de force (ce qui est impressionnant
quand on connaît son gabarit et le mien) à un bon concert de punk hxc, ça aurait dû me détendre ça non ? Bon, je
dois bien l’avoué, il a pas eu à insisté beaucoup, Gallows et Rise Against, au
Bataclan, c'est-à-dire à 7 minutes à pied de chez moi, j’aurais été un petit
peu con de refuser.
Le Rendez vous est pris à 18h45, chez moi, histoire d’y
laisser quelques affaires, un concert au Bataclan après le mois de mars, quand
on connaît leur système de climatisation, tout relatif, en général, t’essaie de
voyager léger. 19h10, Gribouille débarque chez moi, ce qui est, je dois bien
l’admettre, fortement irritant (quoi qu’on fasse, Gribouille est parfaitement
incapable de se tenir à un horaire, c’est presque une maladie chez lui). Ouverture des portes à 19h donc début de concert vers
19h30, déjà on est à la bourre de base. On ne tarde pas à tracer, non sans avoir fait le bec à ce bon vieux Jean
Louis, car il est important de ne pas
négliger ses vieux amis. On arrive pile pour le début du concert, le temps de
choper une binouze (une chacun t’inquiète) auprès de la jolie et gentille serveuse
(je précise car c’est pas toujours le cas, elles sont très souvent jolies,
moins souvent gentilles et souriantes) et Gallows crache la purée.
Alors Gallows, je les avais déjà vu 2 fois par le passé,
mais pas depuis que sieur Frank Carter. La pile électrique roux et tatouée
qui officiait au poste de hurleur en chef de la horde londonienne, s’est barré
et à laissé sa place à Wade McNeil, un gros ourson canadien, ancien frontman
d’Alexisonfire. J’avais hâte de voir la nouvelle formule. Musicalement, pas de
révolution, c’est du Gallows : maîtrisé, sale et agressif. Bon j’ai toujours été
un poil déçu par le chant en live de Gallows, que je trouvais en dessous des
skeuds, mais Carter compensait par une énergie et une rage folle et incontrôlée.
Là c’est l’inverse, voix plus maîtrisée mais jeu de scène plus sur le charisme
(ça on peut pas le renier), de son chanteur et de son attitude plus NYC HxC.
Après la voix, plus gutturale, moins écorchée, m’emmène moins aussi, mais bon
Gallows reste Gallows et ça poutre sévèrement. Une bonne leçon de rock’n’roll
enragé et brutal de 45 minutes, envoyé avec les tripes, sans trop de chichi.
Plutôt classe !!!
Pause clope, le temps de croiser un vieux pote, avec qui je
traînais pas mal la première année en Écosse et que je n’avais pas vu depuis,
le hasard fait drôlement bien les choses, et putain ça fait bizarre un peu
quand même. On reprend des bières à la jolie serveuse qui est toujours aussi
gentille et souriante malgré la chaleur et l’odeur aigre de transpiration pubère
… qu’on se le dise, le public de punk rock un peu
« mainstream » comme peuvent l’être ses 2 groupes est pas bien vieux.
Et quand je dis mainstream, c’est pas un gros mot, ça veut juste dire groupe de
punk rock qui vend encore beaucoup de disque. Cela ne retire aucunement la
classe et la sincérité de ses musiciens et de leur formation. Ce qui n’est pas
toujours le cas, et bon nombre de groupe devrait un peu plus s’en inspirer de
cette attitude (spécial dédicace aux coreux parisiens, qui me régalent à chaque
concert de leur plus belle coupe de coiffure, cœur sacré mis en évidence par un
t-shirt col V un peu ample et leur tout nouveau slim Diesel … putain de poseurs
tiens !!!).
Viennent ensuite les messieurs de Rise Against. Eux je les
avais encore jamais vu mais ça faisait un moment que je me disais que ce serait
bien à l’occaz. Moi j’avais laissé passer cette opportunité là, heureusement
que La Bugne avait pensé à moi.
Rise Against envoie donc la sauce. Et ben tout ce qu’on peut
dire c’est qu’ils sont pas là pour rigoler … enfin si ça se prend pas la tête
MacIlrath et sa bande nous balance le gros modern punk hxc bien catchy avec
« le cœur, la tête et les couilles », comme dirait le Victor Hugo sur
une jambe de la Seine Saint Denis. On sent bien que les mecs s’amusent, ne
trichent pas, et balancent un à un tous les tubes de leur jolie discographie. Et
comme je m’y attendais, c’est ultra carré, bien que ça saute partout et que ça
court dans tous les sens. Ils nous offriront même 2 rappels (dont un avec
MacIlrath tout seul avec sa guitare à bois à nous jouer quelques unes de leurs
belles balades) de 10 bonnes minutes chacun. C’est classe … en même temps c’est
ricain donc bon, faut il y voir un lien de cause à effet. Un groupe que je
voulais voir et je regrette pas d’avoir honoré l’invitation de Gribouille. What
a huge gig !!! Ca va vraiment tout droit de bout en bout, avec sincérité
et générosité, l’orchestre nous fait vraiment bien sentir qu’ils sont là pour
prendre du bon temps avec nous et c’est ce qui se passe. Groupe injustement peu
connu chez nous, avec des concerts comme celui-ci, ils risquent d’en rallier plus
d’un à leur cause. Je crois que c’est la 1ere fois qu’ils jouaient les têtes
d’affiche à Paris et c’est à se demander comment ça ne s’est pas fait plus tôt,
parce que ça fait quand même quelques albums qu’ils mettent un peu la clim.
Rentrage à pied chez moi (j’habite à 5 minutes du Bataclan
ce qui est fort agréable ma foi dans ce genre de situations), achetage et
mangeage d’un petit chinois à emporter pas très bon (ce qui est assez usuel
dans ce type d’établissement, déjà on est pas tombé ni malade ni mort, ce qui
est une bonne chose en soi). Putain de concerts, belle salle chaude et humide
comme d’habitude, une fois n’est pas coutume, serveuses fort agréables (je sais
plus si j’en ai parlé de ça). Un bien chouette moment. Cimer La Bugne du fond
du cœur !!!
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