jeudi 28 juillet 2011

Le Livre sans Nom – Anonyme

Mais c’est qu’il nous prendrait pour un con en plus l’animal. Genre, il a lu un livre sans nom d’un auteur anonyme. J’imagine d’ici le dialogue :

-          Qu’est ce que tu lis ? demanda le popain de Pepsi Kola
-          Le livre sans nom, répondit celui-ci
-          Genre ton bouquin, il a pas de nom quoi, rétorqua aussitôt le popain de Pepsi Kola, un peu agacé, tu me prend pour un tazon. Et c’est de qui ton truc ?
-          Ben le bouquin s’appelle « le Livre Sans Nom ». Ca c’est la traduction française, en anglais ça donne « The Bourbon Kid ». Même un angliciste médiocre comme tu peux l'être se rend bien compte que Bourbon ne signifie pas « le Livre » et que « Kid » n’a absolument aucun rapport avec « Sans Nom » mais c’est les joies de la traduction et de ses approximations, une traduximation en gros quoi (petit aparté : "Garth, that was a haïku!!" "Alright, excellent."). Et l’auteur est anonyme
-          Tu me prends vraiment pour un branque, répondit alors le popain de Pepsi Kola dans un état … proche de l’Arkansas
-          C’est un fait … mais je lis vraiment le Livre sans Nom d’un auteur anonyme

Dialogue pour le peu complètement incongru, vous en conviendrez. Pourtant ça aurait pu arriver. Le Livre sans Nom donc, ou the Bourbon Kid dans sa version original, est un roman paru en 2006. L’auteur a publié le premier chapitre sur un site Internet, et les lecteurs alléchés par celui-ci, pouvaient télécharger le roman entier pour quelques menues piécettes. Fort de son petit succès sur la toile, il est repéré par un éditeur anglais, qui est à ce jour le seul à connaître son identité. Les éditions Sonatine rachètent les droits de publication et il sort chez nous l’an dernier, et c’est tant mieux.

Santa Mondega, petite ville d’Amérique du Sud oubliée du reste du Monde, est un véritable coupe gorge, un repère à truands et aux légendes effrayantes. Miles Jensen, un enquêteur paranormal, est envoyé sur place pour enquêter (ce qui semble somme toute normal eu égard à sa fonction) sur des meurtres ultra violents (il parait que si tu peux voir tes intestins sans scanner ou autre machine compliquée, ben ça fait drôlement mal), que la police attribue au Bourbon Kid, un tueur en série local, capable de tuer 50 hommes les mains attachés dans le dos. Toutes les victimes du tueur en série ont un point commun : ils ont tous lu un certain livre sans nom écrit par un auteur anonyme. 2 flics amateurs de cinoche, 2 moines karatékas, des truands, des monstres, une amnésique sortant de 5 ans de coma, un pierre précieuse, un rade moisi tenu par un M. Sanchez (un mexicain sûrement) … autant d’ingrédients qui font de ce roman une petite perle de la littérature underground (à ne pas confondre avec de la littérature de caniveau … Anonyme ne signifie pas insignifiant ou Bernard Henri Levy ).

C’est moitié un thriller, moitié un roman SF (pour Science Fiction et non pas pour Sertifié Français, sachant que certifié s’écrit avec un C et non un S), mais aussi, moitié un roman fantastique, voir même moitié un roman horrifique. Tout ça fait beaucoup de moitiés j’en conviens, mais j’ai jamais été brillant en algèbre… et c’est, là encore, un bête procédé humoristique utilisé (finement n’est il pas ?) ici dans le but de faire esquisser un sourire au lecteur attentif à ma prose et ses fautes d’orthographe.

Tel un Ali Badou à 3 cents (c'est pas moi qui le dit c'est ma popine Mao, enfin elle a pas dit "à 3 cents" ça c'est moi qui le rajoute ... car je reste tout de même un drôle de chroniqueur en bois de cagette), j’ai lu le bouquin en moins de 3 jours. Bon je lis vite soit mais quand même ce bouquin est une bombe. Et dire que mon choix n’a été fait qu’à partir du fait que ce bon dieu de livre avait un titre que je trouvais cool et qu’il était impossible d’en trouver le nom de l’auteur. Le hasard fait bien les choses. Un livre sans temps mort, de l’action tout le temps, ça trucide, ça complote, ça flingue à tout va. Le bouquin est hyper référencé à tout l’univers polar, mais aussi horreur, série B, etc… Il y a un vrai côté badass comme dans les films de Tarantino (qu’il y soit réalisateur ou simplement scénariste d’ailleurs) : même les gentils, ben ils sont moyen gentil en faite. On découvre moult allusion à The Ring, Killkill Billy, … on y fait allusion à True Romance ou Clint Eastwood. Et le fait que l’auteur de ce bouquin ne soit connu uniquement que par son éditeur anglais ne fait que rajouter du mystère et par la même occasion du plaisir devant une œuvre de ce genre littéraire. On trouve d’ailleurs plein de rumeur à son sujet : est ce Prince ? Iggy Pop ? Tarantino qui aurait écrit ce livre ? Perso sur le fond, je m’en soucis sensiblement autant que de ma santé financière ce qui n’est pas peu dire quand on voit l’état de mes comptes.

Un vrai bouquin culte qui n’a pas usurpé son succès commercial. Un roman rock’n’roll en quelque sorte. Pas de nom, pas d’auteur, on balance le tout sur Internet et c’est les lecteurs qui décideront si ça vaut le coup ou non. Fort heureusement pour nous, il y a des gens bien sur Internet (des gens biens et d’excellents sites de vidéos de genre … un peu foufou sur la toile) et ce livre a trouvé éditeur à sa plume. C’est aujourd’hui d’ailleurs une trilogie suivant les aventures du fameux Bourbon Kid (mais seulement les 2 premiers volets sont traduits et édités en France je crois pour le moment). Un putain de très bon bouquin que je recommande chaudement (notez que vous n’êtes pas obliger de le lire au coin du feu ou sous un plaid, le fait que je vous le recommande chaudement n’a absolument rien a voir avec celui de devoir avoir chaud pour le lire, c’est juste une formule pour vous dire que j’ai adoré et que je vous encourage vraiment à le lire, mais j’imagine que vous l’aurez compris).

mercredi 20 juillet 2011

District 9 – Neill Blomkamp

Alors voilà : film que j’ai acheté et maté depuis un bon moment déjà (genre 2 ou 3 mois) et que j’ai pas encore décortiqué. J’m’exécute donc. Première chose à se demander : mais pourquoi Pepsi Kola ne nous chronique ça que maintenant alors qu’il l’a déjà maté au minimum 4 fois ? Excellente question, je vous remercie de l’avoir posée. Plusieurs réponses (je vous laisse faire votre choix mais elles sont toutes valables) :

-          Pepsi Kola est un sacré ramier !!!
-          Pepsi Kola, en bon maître du suspense, nous distille ses bons mots au compte goutte pour pas qu’on prenne tout d’un coup comme des goulafes … et parce que c’est un fieffé ramier !!!
-          Pepsi Kola s’était fixé comme objectif un billet par semaine (objectif qu’il peine à remplir car c’est un gros ramier) donc le hasard aura fait qu’il ne s’y met que maintenant.
-          Pepsi Kola a été pas mal occupé ces derniers temps … et c’est un drôle de ramier !!!

Je vous laisse compléter cette liste, amusez vous. Après le fait que je sois un peu fainéant n’a pas besoin d’être remis à chaque fois, je pense que là, tout le monde a bien compris mais c’est vous qui voyez.

Et il n’y a pas de meilleure introduction pour ce film, District 9, que celle que je viens de vous faire, ce film étant un excellent film sud africain de SF. Aucun lien avec mon introduction me direz vous. Soit et alors c’est mon blog je fais ce que je veux.

District 9 donc : Des extraterrestres sont réfugiés sur Terre depuis 20 ans. Leur vaisseau étant tombé en panne au dessus de Johannesburg, ils ont été parqués dans un ghetto nommé District 9, mais la cohabitation avec l’espèce humaine devient de plus en plus difficile. Le gouvernement charge le MNU (multinationale spécialisé entres autres choses dans la production d’armes) d’organiser la transhumance de presque 2 million de « prawns » (surnom peu élogieux donné par les humains aux aliens) et au passage s’ils veulent faire 2 ou 3 tests sur les visiteurs et leur armement (qui ne fonctionne qu’en interaction avec de l’ADN alien), qu’ils se fassent plais’, c’est open bar. Wikus Van de Merwe (« impitoyablement » incarné par Sharlto Copley, comme dirait le Monde…), un agent de terrain du MNU, contracte un mystérieux virus qui modifie son ADN en ADN alien, lui permettant d’utiliser la technologie des crevettes. Dès lors, il devient l’individu le plus recherché de la planète. Une seule issue : se planquer dard dard dans le District 9 !!!


Ce film est basé sur un court métrage de Blomkamp et Copley, Alive in Joburg, et fait bien entendu cruellement référence à l’époque de l’apartheid, ou les minorités non gouvernantes (c’était synonyme de non blanc avant en Afrique du Sud) sont ghettoisées. Le titre du film fait même directement référence à une zone résidentielle un peu auch du Cap, qui avait été déclarée réservée aux blancs dans les années 60 par le gouvernement : le District 6. Quelques 60.000 personnes avaient été expulsées et relogées à 25 bornes de là, de force. Le thème du racisme y est d’ailleurs intelligemment abordé dans le film, sous la forme du spécisme réservé aux extraterrestres. Vous voulez des preuves : parquées dans la merde, sans bouffe, sans loi, considérés pire que des animaux, et surnommé péjorativement « Praws » (qui est traduit par « crevette » en VF mais gambas serait plus juste car une crevette de 3 mètre de haut, ben faut un sacré stock de mayo pour en venir à bout).

Autre choix scénaristique plutôt appréciable c’est la situation de l’action. Pour une fois que c’est pas Los Angeles ou Washington qui sert de parking à aliens ça fait plaisir. Pour ça la SF, c’est toujours la même. Les extraterrestres, si l’on en croit 90% des films de science fiction, ne connaissent que les Etats-Unis dans le monde. Et si par malheur, leurs intentions sont belliqueuses, ils n’ont jamais besoin de personne pour sauver la planète. En général, à 4 ou 5 gars suffisent à bouter hors de notre atmosphère une armée de super vilains from outtaspace sur armés. Comme le disait si bien cet immense poète, ce génie du bon mot et de la mélodie universelle, j’ai nommé Michel Sardou, « si les ricains n’était pas là ». Et ben premièrement et toujours d’après ce méprisable chanteur de la sacro sainte variété, nous serions tous en Germanie. Pour une fois donc, c’est pas un film américain. C’est aussi une autre façon d’aborder l’intrigue.

Pas de budgets faramineux, et malgré tout des effets spéciaux soignés et crédibles. Un univers visuel à mi chemin entre la série B et le docu fiction (extrait d’actu, interview d’expert…), caméra au poing. Et c’est pas des aliens débarqués sur Terre pour tout détruire. On nous raconte comment les extraterrestres, incapables de réparer leur vaisseau, ont été débarqués et parqués dans un bidonville à la périphérie de Johannesburg. Et non content d’avoir un scénar’ en béton armé, une vrai intrigue, du rythme, Sharlto Copley nous campe une Wikus Van de Merwe bête et raciste, larbin de son beau père, haut placé au MNU, que la vie va forcer à revoir sa copie. Une espèce de prise de conscience. Ce morne garant d’un système d’apartheid se retrouve au cours du film pousser de l’autre côté de la ligne, du fait de sa transformation. Et la scène de combat de fin, Mama Mia, un classique du genre, dans l’ambiance film d’action et polar noir.

Ce film est une réflexion intelligente sur le racisme, l’apartheid et l’exclusion, mais aussi le pouvoir inquiétant des multinationales qui se substituent aux Etats dans certains cas de figure. Un futur film culte à n’en point douter (pour moi c’est déjà le cas), sans défaut, qui apporte une putain de fraîcheur à ce genre pas mal éculé, et tout cela orchestré par un réalisateur débutant : la classe. South Africa rocks dude !!!

lundi 11 juillet 2011

The Rite - Mikael Håfström

Dans le weekend, je rejoins Tinmar et Moogdal vers minuit histoire de se taper un petit film. Mes camarades ont choisi pour moi, ce sera the Rite avec Anthony Hopkins, très librement inspiré du documentaire de Matt Baglio "The Rite: The Making of a Modern Exorcist" sur la formation exorciste dispensés par l'Athénée Pontifical. En gros le synopsis : Michael Kovak, un jeune séminariste un peu dubitatif sur la véracité de sa foi, est envoyé par son directeur de séminaire pendant 2 mois à Rome, afin de suivre des cours d'exorcisme au Vatican. Sur les recommandation de son prof d'exorcisme qui veut lui faire comprendre que ça n'est que moyennement choupinou de pas croire en Jesus et ses potes, il rencontre un prêtre exorciste peu orthodoxe en plus d'être gallois (d'après ce que je me souviens) : le père Lucas Trevant. Celui ci va tenter de lui prouver sa foi en l'emmenant sur des pentes glissantes, du côté obscur de la force comme on aurait dit dans un autre film.

Scénario sans rythme, gros effets spéciaux sans grand intérêt, fin ultra baclé, un bon film américain (pourtant réalisé par un suédois) bien puritain ou à la fin thanks Jesus Lord, tout est bien qui fini bien, que croire en Dieu c'est la voix à suivre pour survivre, et que toutes les brebis égarées sont pas dans la merde. Une espèce de version Dora l'exploratrice de "L'Exorciste". En un mot : bof !!! Le terme précis usité par mes camarades et moi à la fin de la projection est : "Putain mais en faite comment c'est pourri". Enfin usité par Moogdal et moi, Tinmar, absorbé par l'intrigue, c'est lamentablement endormi comme un gros sac. J'aurais d'ailleurs dû commencer par là ...

Vous l'aurez deviné, c'est pas spécialement un film que je recommande trop trop. Même Hopkins n'y est pas brillant. Voilà, la chronique cinéma la plus courte de ce blog. On m'a fait remarquer il y a peu que, lors de mes chroniques, je ne parlais en général que finalement assez peu du film. Là, on peut rien me reprocher. Mon analyse tiens en quelques mots : c'est nul !!!

vendredi 1 juillet 2011

Night of Living Dead – George A. Romero

Il y a quelque temps déjà je m’étais procuré ce DVD en version remasterisé one again, genre couleur et tout, au Cash Express de la rue de la Roquette à un prix défiant toute concurrence. Etant assez amateur de film de genre, c’était une des pierres fondamentales qui manquait et à ma collection de DVD, et à ma culture. Mais voilà, j’aime les films d’horreur soit, mais je suis doublé d’une grosse flippette. D’aucun diront que je suis un garçon émotif … oui j’ai la boule à la gorge d’émotion devant le feuilleton allemand de 15h sur M6 au moment de la scène poignante, ou l’héroïne, photographe vient de perdre son hamster nain ramener d’un voyage lointain, ou quand le ramoneur demande la princesse en mariage. Une vraie putain de midinette. Mais j’en ai honte, n’ayez aucune inquiétude. Emotif donc l’animal, mais je vous le confirme grosse flippette aussi. L’intrigue d’un épisode de Fantomette arrive à me mettre en exergue alors imaginez un des pilier de la culture horrifique. J’ai donc mis un peu de temps à mettre cette galette dans le lecteur. Mais n’écoutant que mon courage, j’ai enfin regardé et putain … on comprend pourquoi ce film est aujourd’hui culte.

Johnny et sa sœur Barbara ont, comme tous les ans à la même époque, fait une longue route jusqu’à un petit cimetière de campagne pour fleurir la tombe de leur daron. Johnny, un peu saoulé par cette habitude, commence à tarauder sa frangine. Il lui rappelle comment, gamin, il lui faisait peur. Petit bout en train qu’il est, il recommence à lui filer la frousse, en lui disant que les morts vont venir la chercher. Barbara, énervée, s'isole, et se fait agresser par un homme à la démarche mécanique et au visage ravagé. Son frère la défend, mais meurt dans la lutte, la tête fracassée contre une pierre tombale. Barbara s'enfuit, et se réfugie dans une maison isolée. Un routier afro-américain, Ben, la rejoint, et bloque portes et fenêtres avec des planches de bois alors que de nombreux morts, revenus à la vie, se dirigent vers la demeure. Barbara s'évanouit, et restera en état de choc à son réveil. Dans la maison, il découvre d’autres rescapés et décide de se barricader ensemble pour passer une nuit qui risque d’être longue. Mais la tension qui règne au sein du petit groupe de survivants s' avèrera tout aussi dangereuse

Ha haaa, le gros suspense de ouf !!! Ce film est un bijou. Réalisé avec un budget filiforme, il posa en son temps, les bases d’un cinéma nouveau. A peine sorti du lycée, Romero et une dizaine de ses potes ont monté une boite de prod. Leur projet n’intéressant pas les financeurs, ils ont donc investi chacun une petit pécule, pour réaliser ce projet. Et ils ont sacrément bien fait. Et au départ, à part pour Romero qui est ensuite devenu un maître du genre, le choix du film d’horreur s’était un peu imposé à eux aux vues de leur maigre budget. Mais quand on a du talent on a du talent point barre (expression que je trouve assez génial, car malgré d’important recherche, je reste toujours aussi dubitatif sur un point : qu’est ce qu’un point barre ? Si quelqu’un à une solution, qu’il prenne contact avec moi via ce blog en joignant un chèque du montant de son choix, d’avance merci).  Les choix artistiques et scénaristiques sont dictés par les contraintes budgétaires. Mettre en scène des morts-vivants nécessite peu de maquillage et d'effets spéciaux, filmer en noir et blanc coûte moins cher … Et malgré tout c’est culte.

Attention, j’ouvre une paranthèse culture, mais genre culture que j’étale, genre je connais trop de chose, je suis érudit alors qu’en faite j’ai juste fait une recherche sur internet. Donc, comme l’a dit un jour Stephen King au sujet de ce film (le môssieur qui est aussi une espèce de maître Yoda du genre) : "Lorsque quelqu'un m'affirme que les films d’horreur ne lui font plus peur, je l’invite à faire l’expérience suivante. Allez donc voir le nuit des morts vivants, et allez y tout seul (avez vous remarqué que la plupart des spectateurs de films d’horreur arrivent en couple, en groupe et parfois en meute ?). Ensuite reprenez le volant, rendez vous dans une maison abandonnée, en ruines. Il y en a une dans pratiquement toutes les villes. Entrez. Montez jusqu' au grenier. Asseyez-vous. Ecoutez la maison qui craque et qui gémit autour de vous. Remarquez à quels points ces bruits ressemblent à ceux que pourrait produire quelqu'un ou quelque chose qui monte l’escalier. Humez l’odeur de la poussière. De pourriture. De décomposition. Repensez au film que vous venez de voir. Vous êtes assis là dans le noir, incapable de voir ce qui s’approche de vous... Ce qui va peut-être poser une main sur votre épaule...ou sur votre gorge." Ca pête non comme référence ? J’avoue que celle-ci j’en suis pas peu fier !!!

Non content d’être un des plus important rouage des films d’épouvante, c’est aussi un brûlot politique. Fait extrêmement rare pour l’époque (la ségrégation, ça doit vous dire quelque chose), l’acteur principal est black. Bien que caché derrière une intrigue brute et simple, le génial Romero (comme il le fera souvent par la suite) se sert de son cinéma pour mener un véritable combat politique. Le film est de 1968 et la ségrégation était encore de mise l’année précédente aux Etats-Unis. Un noir en héro alors que d’ordinaire dans le cinéma américain, on sait bien que c’est toujours le noir qui meurt en premier (et que l’arabe est toujours terroriste. Le héro est toujours blanc, très fort, comique et avec un sex appeal digne d’une chef de meute d’un tribu de bonobos). Certains voient aussi dans l’attaque des Zombis une certaine métaphore de la Guerre du Vietnam, qui divisait les USA à l’époque. Les choix esthétique fait par Romero et sa bande participe également à la grandeur du film. Le noir et blanc, presque vaporeux, une zik à la fois envahissante et quasi inexistante, faite de synthétiseurs distordus, de samples et d’effets zarbi, des effets spéciaux minus, des mouvements de camera aussi frénétique une octogénaire en pleine sieste post repas de midi au soleil avec une bonne bouteille de rosé bien fraîche. Tout a été fait au mieux, malgré un budget quasi inexistant et des choix imposés par cela. Romero a réussi à sublimer tout ça : mortel.

Un chef d’œuvre : sans l’ombre d’un doute.