vendredi 1 juillet 2011

Night of Living Dead – George A. Romero

Il y a quelque temps déjà je m’étais procuré ce DVD en version remasterisé one again, genre couleur et tout, au Cash Express de la rue de la Roquette à un prix défiant toute concurrence. Etant assez amateur de film de genre, c’était une des pierres fondamentales qui manquait et à ma collection de DVD, et à ma culture. Mais voilà, j’aime les films d’horreur soit, mais je suis doublé d’une grosse flippette. D’aucun diront que je suis un garçon émotif … oui j’ai la boule à la gorge d’émotion devant le feuilleton allemand de 15h sur M6 au moment de la scène poignante, ou l’héroïne, photographe vient de perdre son hamster nain ramener d’un voyage lointain, ou quand le ramoneur demande la princesse en mariage. Une vraie putain de midinette. Mais j’en ai honte, n’ayez aucune inquiétude. Emotif donc l’animal, mais je vous le confirme grosse flippette aussi. L’intrigue d’un épisode de Fantomette arrive à me mettre en exergue alors imaginez un des pilier de la culture horrifique. J’ai donc mis un peu de temps à mettre cette galette dans le lecteur. Mais n’écoutant que mon courage, j’ai enfin regardé et putain … on comprend pourquoi ce film est aujourd’hui culte.

Johnny et sa sœur Barbara ont, comme tous les ans à la même époque, fait une longue route jusqu’à un petit cimetière de campagne pour fleurir la tombe de leur daron. Johnny, un peu saoulé par cette habitude, commence à tarauder sa frangine. Il lui rappelle comment, gamin, il lui faisait peur. Petit bout en train qu’il est, il recommence à lui filer la frousse, en lui disant que les morts vont venir la chercher. Barbara, énervée, s'isole, et se fait agresser par un homme à la démarche mécanique et au visage ravagé. Son frère la défend, mais meurt dans la lutte, la tête fracassée contre une pierre tombale. Barbara s'enfuit, et se réfugie dans une maison isolée. Un routier afro-américain, Ben, la rejoint, et bloque portes et fenêtres avec des planches de bois alors que de nombreux morts, revenus à la vie, se dirigent vers la demeure. Barbara s'évanouit, et restera en état de choc à son réveil. Dans la maison, il découvre d’autres rescapés et décide de se barricader ensemble pour passer une nuit qui risque d’être longue. Mais la tension qui règne au sein du petit groupe de survivants s' avèrera tout aussi dangereuse

Ha haaa, le gros suspense de ouf !!! Ce film est un bijou. Réalisé avec un budget filiforme, il posa en son temps, les bases d’un cinéma nouveau. A peine sorti du lycée, Romero et une dizaine de ses potes ont monté une boite de prod. Leur projet n’intéressant pas les financeurs, ils ont donc investi chacun une petit pécule, pour réaliser ce projet. Et ils ont sacrément bien fait. Et au départ, à part pour Romero qui est ensuite devenu un maître du genre, le choix du film d’horreur s’était un peu imposé à eux aux vues de leur maigre budget. Mais quand on a du talent on a du talent point barre (expression que je trouve assez génial, car malgré d’important recherche, je reste toujours aussi dubitatif sur un point : qu’est ce qu’un point barre ? Si quelqu’un à une solution, qu’il prenne contact avec moi via ce blog en joignant un chèque du montant de son choix, d’avance merci).  Les choix artistiques et scénaristiques sont dictés par les contraintes budgétaires. Mettre en scène des morts-vivants nécessite peu de maquillage et d'effets spéciaux, filmer en noir et blanc coûte moins cher … Et malgré tout c’est culte.

Attention, j’ouvre une paranthèse culture, mais genre culture que j’étale, genre je connais trop de chose, je suis érudit alors qu’en faite j’ai juste fait une recherche sur internet. Donc, comme l’a dit un jour Stephen King au sujet de ce film (le môssieur qui est aussi une espèce de maître Yoda du genre) : "Lorsque quelqu'un m'affirme que les films d’horreur ne lui font plus peur, je l’invite à faire l’expérience suivante. Allez donc voir le nuit des morts vivants, et allez y tout seul (avez vous remarqué que la plupart des spectateurs de films d’horreur arrivent en couple, en groupe et parfois en meute ?). Ensuite reprenez le volant, rendez vous dans une maison abandonnée, en ruines. Il y en a une dans pratiquement toutes les villes. Entrez. Montez jusqu' au grenier. Asseyez-vous. Ecoutez la maison qui craque et qui gémit autour de vous. Remarquez à quels points ces bruits ressemblent à ceux que pourrait produire quelqu'un ou quelque chose qui monte l’escalier. Humez l’odeur de la poussière. De pourriture. De décomposition. Repensez au film que vous venez de voir. Vous êtes assis là dans le noir, incapable de voir ce qui s’approche de vous... Ce qui va peut-être poser une main sur votre épaule...ou sur votre gorge." Ca pête non comme référence ? J’avoue que celle-ci j’en suis pas peu fier !!!

Non content d’être un des plus important rouage des films d’épouvante, c’est aussi un brûlot politique. Fait extrêmement rare pour l’époque (la ségrégation, ça doit vous dire quelque chose), l’acteur principal est black. Bien que caché derrière une intrigue brute et simple, le génial Romero (comme il le fera souvent par la suite) se sert de son cinéma pour mener un véritable combat politique. Le film est de 1968 et la ségrégation était encore de mise l’année précédente aux Etats-Unis. Un noir en héro alors que d’ordinaire dans le cinéma américain, on sait bien que c’est toujours le noir qui meurt en premier (et que l’arabe est toujours terroriste. Le héro est toujours blanc, très fort, comique et avec un sex appeal digne d’une chef de meute d’un tribu de bonobos). Certains voient aussi dans l’attaque des Zombis une certaine métaphore de la Guerre du Vietnam, qui divisait les USA à l’époque. Les choix esthétique fait par Romero et sa bande participe également à la grandeur du film. Le noir et blanc, presque vaporeux, une zik à la fois envahissante et quasi inexistante, faite de synthétiseurs distordus, de samples et d’effets zarbi, des effets spéciaux minus, des mouvements de camera aussi frénétique une octogénaire en pleine sieste post repas de midi au soleil avec une bonne bouteille de rosé bien fraîche. Tout a été fait au mieux, malgré un budget quasi inexistant et des choix imposés par cela. Romero a réussi à sublimer tout ça : mortel.

Un chef d’œuvre : sans l’ombre d’un doute.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire