mercredi 20 juillet 2011

District 9 – Neill Blomkamp

Alors voilà : film que j’ai acheté et maté depuis un bon moment déjà (genre 2 ou 3 mois) et que j’ai pas encore décortiqué. J’m’exécute donc. Première chose à se demander : mais pourquoi Pepsi Kola ne nous chronique ça que maintenant alors qu’il l’a déjà maté au minimum 4 fois ? Excellente question, je vous remercie de l’avoir posée. Plusieurs réponses (je vous laisse faire votre choix mais elles sont toutes valables) :

-          Pepsi Kola est un sacré ramier !!!
-          Pepsi Kola, en bon maître du suspense, nous distille ses bons mots au compte goutte pour pas qu’on prenne tout d’un coup comme des goulafes … et parce que c’est un fieffé ramier !!!
-          Pepsi Kola s’était fixé comme objectif un billet par semaine (objectif qu’il peine à remplir car c’est un gros ramier) donc le hasard aura fait qu’il ne s’y met que maintenant.
-          Pepsi Kola a été pas mal occupé ces derniers temps … et c’est un drôle de ramier !!!

Je vous laisse compléter cette liste, amusez vous. Après le fait que je sois un peu fainéant n’a pas besoin d’être remis à chaque fois, je pense que là, tout le monde a bien compris mais c’est vous qui voyez.

Et il n’y a pas de meilleure introduction pour ce film, District 9, que celle que je viens de vous faire, ce film étant un excellent film sud africain de SF. Aucun lien avec mon introduction me direz vous. Soit et alors c’est mon blog je fais ce que je veux.

District 9 donc : Des extraterrestres sont réfugiés sur Terre depuis 20 ans. Leur vaisseau étant tombé en panne au dessus de Johannesburg, ils ont été parqués dans un ghetto nommé District 9, mais la cohabitation avec l’espèce humaine devient de plus en plus difficile. Le gouvernement charge le MNU (multinationale spécialisé entres autres choses dans la production d’armes) d’organiser la transhumance de presque 2 million de « prawns » (surnom peu élogieux donné par les humains aux aliens) et au passage s’ils veulent faire 2 ou 3 tests sur les visiteurs et leur armement (qui ne fonctionne qu’en interaction avec de l’ADN alien), qu’ils se fassent plais’, c’est open bar. Wikus Van de Merwe (« impitoyablement » incarné par Sharlto Copley, comme dirait le Monde…), un agent de terrain du MNU, contracte un mystérieux virus qui modifie son ADN en ADN alien, lui permettant d’utiliser la technologie des crevettes. Dès lors, il devient l’individu le plus recherché de la planète. Une seule issue : se planquer dard dard dans le District 9 !!!


Ce film est basé sur un court métrage de Blomkamp et Copley, Alive in Joburg, et fait bien entendu cruellement référence à l’époque de l’apartheid, ou les minorités non gouvernantes (c’était synonyme de non blanc avant en Afrique du Sud) sont ghettoisées. Le titre du film fait même directement référence à une zone résidentielle un peu auch du Cap, qui avait été déclarée réservée aux blancs dans les années 60 par le gouvernement : le District 6. Quelques 60.000 personnes avaient été expulsées et relogées à 25 bornes de là, de force. Le thème du racisme y est d’ailleurs intelligemment abordé dans le film, sous la forme du spécisme réservé aux extraterrestres. Vous voulez des preuves : parquées dans la merde, sans bouffe, sans loi, considérés pire que des animaux, et surnommé péjorativement « Praws » (qui est traduit par « crevette » en VF mais gambas serait plus juste car une crevette de 3 mètre de haut, ben faut un sacré stock de mayo pour en venir à bout).

Autre choix scénaristique plutôt appréciable c’est la situation de l’action. Pour une fois que c’est pas Los Angeles ou Washington qui sert de parking à aliens ça fait plaisir. Pour ça la SF, c’est toujours la même. Les extraterrestres, si l’on en croit 90% des films de science fiction, ne connaissent que les Etats-Unis dans le monde. Et si par malheur, leurs intentions sont belliqueuses, ils n’ont jamais besoin de personne pour sauver la planète. En général, à 4 ou 5 gars suffisent à bouter hors de notre atmosphère une armée de super vilains from outtaspace sur armés. Comme le disait si bien cet immense poète, ce génie du bon mot et de la mélodie universelle, j’ai nommé Michel Sardou, « si les ricains n’était pas là ». Et ben premièrement et toujours d’après ce méprisable chanteur de la sacro sainte variété, nous serions tous en Germanie. Pour une fois donc, c’est pas un film américain. C’est aussi une autre façon d’aborder l’intrigue.

Pas de budgets faramineux, et malgré tout des effets spéciaux soignés et crédibles. Un univers visuel à mi chemin entre la série B et le docu fiction (extrait d’actu, interview d’expert…), caméra au poing. Et c’est pas des aliens débarqués sur Terre pour tout détruire. On nous raconte comment les extraterrestres, incapables de réparer leur vaisseau, ont été débarqués et parqués dans un bidonville à la périphérie de Johannesburg. Et non content d’avoir un scénar’ en béton armé, une vrai intrigue, du rythme, Sharlto Copley nous campe une Wikus Van de Merwe bête et raciste, larbin de son beau père, haut placé au MNU, que la vie va forcer à revoir sa copie. Une espèce de prise de conscience. Ce morne garant d’un système d’apartheid se retrouve au cours du film pousser de l’autre côté de la ligne, du fait de sa transformation. Et la scène de combat de fin, Mama Mia, un classique du genre, dans l’ambiance film d’action et polar noir.

Ce film est une réflexion intelligente sur le racisme, l’apartheid et l’exclusion, mais aussi le pouvoir inquiétant des multinationales qui se substituent aux Etats dans certains cas de figure. Un futur film culte à n’en point douter (pour moi c’est déjà le cas), sans défaut, qui apporte une putain de fraîcheur à ce genre pas mal éculé, et tout cela orchestré par un réalisateur débutant : la classe. South Africa rocks dude !!!

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