vendredi 29 avril 2022

Trailer Park Boys – de Mark Clattenburg avec John Paul Tremblay, Mike Smith et Robb Wells

 

"Oyez tas d’bâtards ! Vous allez devoir payer car c’est vous qui êtes une grosse bande de pédés dégénérés. On va enculer vos mères sous vos nez et vous allez chialer votre race comme une petite pétasse. Une fois qu’on saura qui gère la production, on fonce chez Miramax, on chope ceux qui bossent sur ce film et là on leur fait manger notre caca, et puis chier ce qu’on a chié, et remanger leur merde qui est en fait le produit de notre caca qu’on leur a fait manger. Et ensuite c’est votre tour petite bande d’enculés. Love. Jay & Silent Bob."

Quoi de mieux qui bonne référence de nerd pour entamer cette nouvelle chronique. Le gars prend 8 ans de vacances, et t’insulte direct pour la reprise !!! Non tu ne rêves pas, la Couleuvre (oui oui avec un C majuscule) est enfin de retour. Je ne perdrais pas mon temps à t’expliquer que je suis un ramier, que durant tout ce temps, je n’ai fait que procrastiner (mon activité préférée au demeurant), ce serait te faire offense, je suis résolument convaincu que tu te rappelles très bien que je suis un ramier et que, par-dessus tout, mon activité préférée reste de repousser à plus tard la pratique de mes activités préférées. Comme me l’a dit un jour un ami, faible dormeur, à la limite de l’insomnie chronique, tout comme moi : « Moi je suis une vrai feignasse ! Si je dors peu, c’est pour avoir plus de temps à rien foutre !!! »

Je ne me perdrais pas en élucubration pour t’expliquer pourquoi, enfin, ta patience immodérée aura été récompensée, que tu vas enfin pouvoir te délecter de ma modeste prose, mais non il ne s’agit pas d’hallucinations, Pepsi Kola is back !!! Alors il est vrai que le contexte de ces derniers temps à ranimer ma misanthropie latente. Je ne sais pas si c’est le COVID, la 3e Guerre Mondiale qui commence à poindre ou cette énième parodie d’élection présidentielle (et même si, comme tu le sais déjà, je ne vote pas, car finalement, choisir entre la peste ou le choléra est une alternative qui ne m’a jamais vraiment réjoui) durant laquelle un quart du fier peuple gaulois a sincèrement cru que Marine et son parti (fondé entre autres choses par d’anciens Waffen SS et autres collabo) serait une solution pertinente à notre insupportable Président-monarque et sa bande de nantis incompétants, mais j’ai enfin retrouvé un part de feu sacrée. Donc réjouis-toi ! Ce dervait même te redonner un peu d’espoir : on peut être un véritable ramier et quand même réaliser de grandes choses !!!

Et BIM, le twist que vous attendiez tous, car cette chronique va justement traiter de ce sujet, car, oui, nous allons bien parler aujourd’hui de feignasses merveilleuses : T’as déjà entendu parler de Trailer Park Boys ? Tu admireras encore mon immense souplesse narrative, ce qui reste toujours un peu bouleversant pour une personne de ma stature !

Alors ne perdons pas nos bonnes habitudes, et enchainons sur ma sempiternelle galéjade toujours aussi moyenne sur les petits pains mous sucrés fourrés : place au pitch !

C’est l’histoire de 3 potes dont l’unique but dans la vie est de réussir à prendre leur retraite sans même n’avoir jamais travaillé. Ricky, Bubbles et Julian sont donc 3 amis, magouilleurs à la petite semaine, résidant dans un par de mobil home de Dartmouth au Canada : Sunnyvale Trailer Park. Le canevas est toujours plus ou moins le même : à chaque début de saison, nos 3 protagonistes sortent de prison et échafaudent un nouveau plan « Retraite », toujours illégal, et qui finit sempiternellement par les renvoyer par la case pénitencier, sans toucher les 20.000 francs à la fin ! Pourtant le but est toujours le même : devenir riche pour continuer à rien foutre, picoler et fumer de l’herbe chaque jour que Dieu fait et surtout ne plus retourner en prison (comme vous l’aurez compris, c’est rarement une réussite).

Gravite autour de nos 3 anti héros (que ce mot est galvaudé aujourd’hui … j’ai même honte de l’utiliser ici … je viens de vomir dans ma bouche …) une galerie de personnage tous plus délirants les uns que les autres (on la sent un peu ici ma Telerama’s touch … et merde, j’ai revomi) :

-          Jim Lahey « I am the liquor » (interpreté par l’immense et regretté John Dunsworth) et Randy « BoBandy », le couple antagoniste, dans l’histoire comme dans la vie, gérant et assistant du gérant du parc, dont l’unique but dans la vie est de faire tomber nos 3 zozos en buvant des tonnes de spiriteux et en se baffrant des burgers surgelés

-           J-Roc et le Roc Pile, un gang pathétique de traine patins se prenant pour des Bloods & Crips

-          Cory, Trevor et Jacob, les alter ego lamentables de nos héros

-          Ray le paternel de Ricky, largement aussi stupide que sa progéniture

-          Lucy, Sarah et Barbara Lahey, les atouts charmes et fort heureusement raisonnables et raisonnés de l’histoire (des femmes quoi J )

-          mais aussi Cyrus, Sam Losco, la police locale complètement torpide, …

Comme tu peux le voir, la liste est longue. On y trouve également un nombre de guest non négligeable tel que Alex Lifeson du groupe Rush, Sebastian Bach de Skidrow, mais aussi Doug Benson, Tom Arnold et même Snoop Dog, tous dans leur propre rôle. Pour résumer, les Trailer Park Boys sont de pauvres diables qui essaient de s'en sortir avec les moyens du bord, risquant toujours la prison mais évitant toujours les excès de violence qui en feraient de véritables criminels.

Cette chronique devient d’ailleurs imbuvable,  je conçois que tu ne comprennes plus grand-chose à ce résumé, donc on va s’arrêter là et passer directement au vif du sujet.

Comme tu l’auras compris, ou pas d’ailleurs, Trailer Park Boys est donc une série mockumentaire canadienne de 12 saisons, comprenant 125 épisodes de 25 minutes environ, créée en 1999 par Mike Clattenburg. Diffusé originellement sur la chaine Showcase au Canada mais est surtout dispo pour ton plus grand bonheur sur Netflix en intégralité. Comme tout bon mockumentaire, le rythme est particulier, avec de nombreuses séquences sans véritable action. On voit régulièrement l’équipe technique voir même le micro dans le champ, et les personnages brisent constamment le 4e mur en s’adressant directement à la caméra. Tout est fait pour que toi, spectateur, est l’impression d’assister à de véritables évènements.

Alors que dire sinon que : NOM DE DIEU DE BORDEL DE MERDE !!! Cette série est un véritable ovni, totalement jouissif. Il est vrai qu’il faut un temps d’adaptation, tu verras, au début, ça te semble un peu bizarre, tu vois pas trop ou ça veut en venir, mais une fois harponné, tu vas voir que tu vas te bingewatcher ça avec délectation, cette série est une véritable petite pépite. C’est un putain d’ode à l’irrévérence : dans une époque qui se voudrait proprette et vertueuse, ou fumer une clope et descendre un quille te fait passer au mieux pour un rustre sinon même pour un néandertalien bas du front, griller tiges sur tiges et descendre des hectolitres d’alcool divers deviennent de véritables gestes d’insurrection, un refus de la bien-pensance. Et c’est bien ce que font cette bande de zéros : ils fument de tout, malbouffent, prennent tous les produits qui leur passent sous la main, trinquent, baisent et larcinent … en un mot ils vivent … peut être un peu trop à fond je te l’accorde mais bordel quel spectacle hilarant et jouissif !!! Mais en t’y trompe pas non plus, les propos injurieux et les plans foireux cachent en fait un putain d’humanisme (ou l’amitié est loin d’être un vain mot) et un humour viral !!! Alors clairement, c’est le genre de programme « ça passe ou ça casse », pas de demi-mesure, tu ne peux qu’adorer ou détester, c’est une évidence, pour autant, je ne peux que te conseiller de te jeter dessus sans attendre !!! Et si tu n’en as pas encore eu assez et que tes losers favoris venaient à te manquer, tu pourras prolonger le plaisir avec : 5 films, 2 séries dérivées (dont une en animation).

Tu l’auras compris, je suis une véritable groupie de 12 ans qui en trempe sa bonneterie de jouissance et de volupté, je pourrais encore t’en parler des heures tant l’univers autour d’eux et de leur media Swearnet (animé par une bonne partie de ces protagonistes tel que John Paul Tremblay, Robb Wells, Mike Smith, Patrick Roach et consort) est vaste. Je n’aurais donc que d’autre conclusion que la suivante : Va chercher Bonheur !!!

Une serie qui devrait te redonner un temps soit peu foi en l’espèce humaine. Une sélection du Pepsi Mollard Raideurs Digestes …