mardi 17 mai 2011

Scott Pilgrim vs the world – Edgar Wright

Pendant mes vacances, j’en ai profité pour voir des popains que je vois jamais comme l’ami Martin, chanteur de Kiemsa de son état, et surtout nantais actuellement. On avait prévu de sortir dans le but de boire plus que de raison, mais finalement le canapé aura été plus fort que notre volonté. Après s’être fait écouter plein de musiques, Martin me propose qu’on se colle un petit film des familles : Scott Pilgrim vs. The World. Film que j’avais complètement raté, l’affiche française peut engageante ne m’ayant pas marqué outre mesure.

Le synopsis : Scott Pilgrim (Michael Cerra) est un jeune geek canadien de 23 piges, qui vit de quoi on sait pas trop mais à fortiori pas grand-chose, essentiellement aux crochets de son coloc gay Wallace Wells (Kieran Cuklin, le frère de celui qui rate tout le temps son avion), avec qui, non content de partagé le même appart, il partage aussi le même plumard (ce qui engendre des scènes assez cocasses). Bassiste (sur Rickenbecker siouplé) dans un groupe de rock, les Sex Bob-Omb, Scott vit une relation récente et on ne peut plus platonique avec Knives Chau, une ado asiatique de 17 ans qui l’adule complètement. Scott mène la vie du looser de Toronto moyen jusqu’à ce qu’il rencontre Ramona Flowers (Mary Elizabeth Winstead), une punkette livreuse de colis pour Amazon. Scott va l’inviter à sortir et elle accepte. Ce que notre héro n’avait pas prévu, c’est que la ravissante Ramona traîne une véritable batterie de cuisine d’un 3 étoiles au cul, cuivres compris : 7 ex-petits amis maléfiques, dotés de pouvoirs surnaturels, que notre héros geek va devoir affronter un par un pour espérer rester avec sa dulcinée aux cheveux colorés. Non content de s’annoncer hardcore, c’est surtout complètement surréaliste.

Adapté du comic du canadien Brian Lee O’Malley et réalisé par Edgar Wright, le génial réalisateur anglais de Hot Fuzz et Shaun of the Dead, ce film est une ode à la pop culture. Bourré de références plus geek les une que les autres, aux jeux vidéos, aux comics ou encore aux films d’action de seconde zone et autres séries z, ce film est un délire scénaristique et esthétique de très haute volée. C’est aussi malheureusement un des plus gros flop 2010 du cinéma mondial. J’ai plus les chiffres en tête mais de mémoire, ça a coûté 5 ou 6 fois plus que ce que ça n’a rapporté. La bande son est plutôt classe (écrite en grande partie par Beck et joué par les acteurs), les effets spéciaux réussi, le scénar aussi efficace et percutant qu’improbable. Ce film a tout pour plaire. Enfin déjà il a pas mal de trucs pour me plaire. Un véritable Comic movie qui a digéré tous les codes et références de la pop culture

Après c’est sur, ça se positionne sur un marché de niche que sont les geeks, nerds et autres gamers mais pas seulement : les nostalgiques de l’adolescence dans les 80’s ou 90’s s’y retrouvent. Mais le film a été, à mon goût, hyper mal travaillé par les distributeurs, au moins en France. L’affiche française est juste immonde, on croirait une pub TF1 pour un hypothétique téléfilm foireux du style « Pokemon 2011 : le choc des titans mais mignon quand même ». Alors d’accord, il faut quelques références à cette culture afin d’accepter les codes et postulats plus délirant les uns que les autres, ce qui à peut être pu joué sur le public « standard », entendez par standard ceux qui pensent que « Le Petit Nicolas » (que je n’ai pas vu mais bon) est le meilleur film sorti sur les écrans depuis « Les Choristes ». Le film paye sûrement sa trop grande fidélité à l’œuvre de Brian Lee O’Malley, au point d’en oublier de se rendre un tant soi peu accessible à ceux qui n’ont pas passé 4h par jour durant 6 mois à essayer de finir « Street Fighter II Turbo » avec Dalshim en mode 8 étoiles.

Alors soit, je vous l’accorde, difficile pour le spectateur lambda qui s’attend à voir un film d’action saupoudré d’une pointe d’humour de cerner la subtilité de super-pouvoirs qui sortent de nulle part, de méchants qui se transforment en pièces de monnaie une fois vaincus, de compétences de jeu de rôles qui apparaissent à l’écran lorsque le héros attrape une épée sortie d’on ne sait où, ou encore d’un musicien doté de pouvoirs psychiques parce qu’il est végétalien. Toujours est il que perso, j’ai adoré. Je ne suis pas une caricature de geek, juste, j’avais 12 ans quand la Super-NES est sortie des usines Nintendo pour être vendue en France, et je joue toujours avec. En faite, ça fait le tri dès le générique, où l’on voit apparaître le logo Universal en super pixélisé, accompagné d’une bonne bande son midi 8-bits. Perso j’ai trouvé ça super classe. Finalement, tout est dans le titre, Geek contre le reste du monde. Un échec commercial qui est entrain d’engendrer un véritable film culte, qui prouve aussi que les contre cultures le resteront. On aurait pu croire l’inverse avec les mouvements geek et hipster, plus que branchouille et tendance ces derniers temps (moderne d’aucun diront), et bien Scott Pilgrim vs The World nous prouve le contraire, et c’est tant mieux.

En bref, un film que je vous recommande chaudement, mais qui risque de moyennement plaire à certains (beaucoup même je pense en gros tout ceux qui ont plus de 40 ans ou moins de 25, et qui ne sont pas dotés de pénis sauf à de rares exceptions) mais dont on est obligé d’applaudir l’excellente réalisation, la super bande son, le scénario en béton armé. Un grand film, pas accessible, mais grand film quand même. Une version cinématographique de l’album The Shape of Punk to Come de Refused en quelque sorte.

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