mercredi 22 janvier 2014

Bronson – Nicolas Winding Refn



Promesse tenue !!! Je t’avais juré que j’écrirais du neuf rapidement parce que c’est clair que le dernier billet, c’était à la limite du foutage de gueule … disons le franchement, j’me suis carrément joué de toi ouais, mode gros foutage de gueule sans aucun complexe. Genre je poste rien pendant 3 mois et le seul truc que je te balance c’est du réchauffé, un truc que j’avais même pas écrit pour toi en plus, vois-tu à quel point je te méprise littéralement ? Et non content de te mépriser (appelons un chat un chat), ben derrière, je prends 6 mois de plus pour te pondre du neuf, du vrai.

En même temps,  en ce moment, avec quelques journalistes qui commencent enfin à prendre leur métier au sérieux, qui fournissent de la presque vraie information, qui font de la vraie investigation et qui remuent la merde à la pagaie, tu admettras que se foutre copieusement de la gueule du monde, sans même trembler du menton, est l’apanage des hommes de pouvoir. Et ce n’est pas la horde de naïades toutes plus pulpeuses les unes que les autres (j’y peux rien mais moi, j’aime quand il y a de la viande après l’os) et offertes à votre serviteur qui viendront me contredire. De toutes les manières, elles savent ce qu’elles encourent si elles me soutenaient le contraire, elles passeraient un sale quart d’heure au Donjon !

Mais je ne suis pas là pour vous ennuyer avec mes problèmes domestiques, et même si « la vie de Pepsi Kola est meilleure que la vôtre », le but de ce blog n’a jamais été d’étaler ma fascinante existence, faite de strass, de paillettes, d’arcs en ciel, de licornes, de Londrès (c’est des gros cigares très chers, je précise pour le béotien) au prix exorbitant et de nobles alcools hors d’âge. Un mec normal, à l’image de notre gouvernement. C’est vrai quoi de plus normal que de changer de meuf tous les ans ? Quoi de plus normal que de se taper une actrice de façon adultère alors qu’on vit déjà dans le pêché avec une journaliste même pas divorcer ? Quoi de plus normal que d’interdire purement et simplement ce qu’on veut quand on le souhaite, de bailloner qui on a envie parce que ça nous arrange ? Sans déconner je vais pas faire étalage ici de ce que je pense de notre « élite dirigeante », qui devrait nous mettre en place une Stasi « Manu Valls style » avant 2015, mais je trouvais déjà leurs prédécesseurs profondément nuls, alors là c’est le ponpon. J’imaginais naïvement que la bande à Sarko avait les 2 pieds bien enfoncés profond dans la vase et qu’on connaitrait jamais pire. Ben je découvre qu’en fait, sous l’épaisse couche de vase, il subsistait  une fine pellicule de merde dans laquelle notre bon président normal et son gouvernement normal se roulent avec joie et allégresse … sans même dissimuler leur plaisir. J’ai honte ! Et pourtant, politiquement parlant et comme vous l’aurez peut être compris je suis plutôt d’obédience très à gauche.

Ca me rendrait limite acrimonieux, sinon même piquant. Un peu comme le personnage principal du biopic que je comptais te chroniquer aujourd’hui. Tu noteras que je suis toujours aussi prompt à faire des sauts acrobatiques narratifs pour t’amener ou je veux. Et avec presque 50 kilos perdus cette année (et ça, c’est pas des conneries, 46kg très exactement au moment où j’écris ces lignes), j’suis encore plus souple ! Parlons peu, parlons bien (ça tu auras compris que j’ai du mal à faire mien cet adage … je parle beaucoup, ce qui est plus surprenant c’est que j’arrive malgré tout à parler bien), de quoi que je veux t'entretenir aujourd’hui. Comme le titre l’indique, aujourd’hui ce sera l’excellent film du brillant réalisateur danois Refn, j’ai nommé "Bronson" !!!

Bien que je me sois sérieusement repris en main, point de vue alimentation, je ne résisterais pas à vous faire encore et toujours la blague sur les briochettes à la confiote : le pitch donc.

Né dans une famille de classe moyenne qui a tout de respectable, Michael Peterson, dit Charlie Bronson, est connu pour avoir passé la majeure partie de sa vie dans des lieux de privation de liberté, prisons et asiles psychiatriques. Il a passé 38 ans en internement carcéral (il n’est sorti que 2 fois de prison et quelques semaines à chaque fois avant de se faire pincer pour une nouvelle connerie) et psychiatrique, dont 35 à l'isolement le plus total. Il est connu comme le plus dangereux détenu d'Angleterre. Autant te dire que sa vie a pas dû être marrante et pourtant le type ne rechigne pas à la gaudriole. Et c’est Charlie lui-même (enfin Tom Hardy dans le film qui joue le rôle-titre) qui nous raconte sa vie, sous la forme d’un one man show cinglant à base de popopopop et de flashbacks. D’abord incarcéré pour le vol de quelques dizaines de pounds dans une British Post, son extrême violence et son sens du festif l’ont contraint à rester quasiment toute sa vie enfermé. L'homme a une susceptibilité qui anime en lui une force et une violence difficilement égalables et possède un sens artistique marqué d'humour et d'une folle quête de célébrité. La prison lui apparaît être son lieu d'expression artistique. Il lui semble que son art est dans une vaine résistance à une oppression dont il provoque le jusqu'au-boutisme, dans un esprit quasi-suicidaire. En prison, il rencontre un professeur d'art qui lui promet sa liberté et sa célébrité s'il fait profil bas. Il le prend en otage et demande en échange à écouter de la musique.

Oui je t’ai plus ou moins copier-coller le synopsis Wikipedia, mais le fait que je ne sois qu’une sale couleuvre n’est aujourd’hui plus à prouver !

Un mot un seul … enfin non plusieurs en fait, mais étant le seul maître à bord, j’écris bien ce que j’ai envie : PUTAIN DE BORDEL DE MERDE qu’il est bon ce biopic. Crochet du droit, esquive et gros uppercut dans ta gueule !!! Voilà un film qui secoue sans ménagement (et tant mieux en plus), une bête d’exercice de style réalisée d’un main de maître par le réalisateur du très beau mais bien moins réussi Drive, qui est chiant, vide de scénario mais très esthétique et dont le plus gros défaut est d’avoir en vedette Ryan Gosling, qui est à mon sens le plus mauvais acteur que la Terre n’est jamais porté. Mais on est pas là pour parler de ce thriller raté (à mon sens). Bronson donc. La distribution est ahurissante : pas de grosse star (même Tom Hardy n’était qu’en devenir à l’époque) mais que de la haute volée, ça joue hyper juste, c’est putain d’intense, chaque acteur vous prend aux tripes. La BO comme tout le reste est hallucinée et hallucinante.

Et que dire du choix de narration, hyper originale. Refn a choisi le héro du biopic qu’il a mis sur une scène, face à un public auquel il raconte sa vie, son œuvre, mais aussi ses déboires sous forme de flashbacks extatiques. La réalisation est ultra maitrisée. Tom Hardy y est extraordinaire : excessif, dont le surjeux confèrent à la folie. La photographie ultra travaillée, limite kubrickienne, y a vraiment rien a jeter. C’est en plus un film qui fait réfléchir, critique du milieu carcéral et d’une société inapte à la réinsertion. La question qui se pose c’est pourquoi et surtout comment un homme qui n’a jamais tué personne peut passer sa vie enfermé de la sorte, comme un animal ? Tout ça sans jamais prendre parti. Un joli tour de force.

Ce film a maintes fois été comparé à Orange Mécanique et c’est on ne peut plus justifié, cette même façon d’ériger au rang d’art l’ultra violence. Mais on est face ici à un Orange Clockwork version 21e siècle sous emphet’, une conte kétaminique et démesuré, grandiloquent même. J’crois que j’aurais pas d’adjectif assez pompeux pour vous dire tout le bien que je pense de ce putain de film ! Simplement jetez vous dessus sans attendre. Il date de 2009, certains d’entre vous le connaisse déjà et nul doute qu’il devrait faire l’objet du même culte que son illustre ancêtre dont je parlais à l’instant. C’est violent, décadent et burlesque, je m’esbaudis avec délectation. Recommandé plus que vivement par le Pepsi Mollard Raideur Digest (avec un bon coup de batte clouté dans les parties) !!!

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