jeudi 1 mars 2012

American Psycho - Brett Easton Ellis

Dimanche y a un peu maintenant, j'ai maté (enfin on me l'a imposé, moi je savais comment ça allait se passer de toute façon) la locution de notre très cher président (que vous allez me faire le plaisir de sanctionner comme il vous l'avait demandé en 2007 si le chômage ne descendait pas en dessous de 5%, pour ceux qui vote, perso ça n'a rien a voir avec le fait que je m’en fiche, vous l’aurez compris, mais je ne me retrouve dans aucun des candidats) sur TF1, sorte de bilan des 5 ans passés sur le trône (il a pas passé 5 ans aux toilettes hein, mais c'est juste que je trouve un peu déplacé de critiquer les républiques bannières africaines quand on considère que son fils, cancre notoire, est capable de diriger la première place financière européenne, simplement grâce au fait qu'il s'appelle Sarkozy, cf. le scandale EPAD). On m'a donc imposé le visionnage de ce pamphlet pseudo mea culpesque de ce bon vieux Nico qui, au passage, a retardé de façon conséquente la diffusion du fort récréatif "Braquage à l'italienne" avec Mark Wahlberg mais surtout la bombe Charlize Theron qui a tout de même réussi, et ce n'est pas une mince affaire, à me faire tester la résidence de mon élastique de caleçon, le tout en s'entraînant à ouvrir un coffre fort (en poumpoum short sous-tif … normal quoi). 

Où en étais-je. C'est vraiment insupportable parfois cette façon que j'ai de me couper moi même la parole ou au moins la pensée en laissant errer ma réflexion dans des analyses ubuesques et bien souvent grivoises. Le visionnage du bilan sarkosiesque, donc, qui, comme je l'attendais m'a énervé au plus au point. Et que j'y vais de mes approximations douteuses et de mes analyses économiques hasardeuses, que je vous donne des chiffres pas très justes mais c'est pas grave et surtout que je me serve de mon excuse plus molle et sans saveur que le membre d'un harder en fin de tournage (passer entre les mains expertes d'une professionnelle aguerrie comme peuvent l'être toutes ses starlettes du cinéma pour adultes doit vraiment épuiser, vous en conviendrez messieurs), j'ai nommé : La sacro sainte crise. En gros ça m'a un peu énervé quoi !!! Et que dire de la prestation molle du noeud de Laurent Delahousse et Claire Chazal. Putain mais plus consensuel tu meures. Une fois n'est pas coutume, vous conviendrez que niveau journalisme d'investigation, la télévision c'est quand même pas ce qu'on fait de mieux (en même temps on s’attendait à quoi avec un débat TF1). Y a bien quelques intervenants, journalistes dans divers média français, qui ont essayé de le confronter a ses échecs, mais dans ce cas, le petit Nicolas répond à côté de la plaque, évite le sujet, et se vante de ses quelques faits de gloire (peu nombreux au demeurant) et surtout critique ce qui a été fait avant et ce qui risque de se faire après … ce qui avait l'air de satisfaire tout le monde !!! Un grand moment de télévision. Le monde politique français est entrain de devenir la 2e meilleure blague de tout les temps, juste après les religions (on se dispute âprement le titre avec le monde politique américain). Un peu remonté le Pepsi Kola pour le coup … un peu atterré aussi. En gros, j'étais bien blasé. Au rayon positif de la soirée, j'étais avec ma petite soeur, Sardis et Romy, à savoir, des gens que j'aime profondément, ce qui suffit à passer une bonne soirée. Et en parlant de politique américaine (si si relis bien, je l'ai très rapidement évoqué), cigare dans Monica Legwinski, les 3 comparses m'avaient convié à me délecter de bons petits nems et autre canard laqué préparés avec amour par eux 3, pendant une bonne partie de l'après midi, et c'était divin. Ils ont en quelque sorte sauvé la France ce soir là … bon d’accord, j’y vais peut être un poil fort mais quand même.

Alors je parle d'Amérique et de blasitude, quelle meilleure introduction pour le livre que je m'en vais vous conter cette semaine : American Psycho !!! Le pitch (qui est tranquilou dans ta potch) :

Patrick Bateman, 27 ans, golden boy de Wall Street pré krach d’octobre 1987, est un jeune homme de bonne famille, beau, riche, intelligent, sensiblement comme tous ses potes. Un jeune loup superficiel et prétentieux, obsédé par les marques et l’apparence. Il ne fréquente que les restos les plus chics et surtout les plus recommandés par leur bible du bon goût, et ou même Jim Phelps (Mission Impossible les gars !!!) aurait eu besoin de toute son équipe pour obtenir une réservation, ne sort que dans les clubs les plus hypes où il ne fait que boire et prendre de la coke, danser c’est vraiment trop ringard, un bon yuppie moyen quoi. Il vit dans un appartement hors de prix, entouré de gadgets dernier cri, de vêtements de marque et de mobilier d’art en matériaux précieux. En gros, ce mec a absolument tout pour lui, mais y a pas, il se fait chier comme un rat mort. Alors, pour tromper l’ennui, Pat Bateman développe une petite activité bien à lui : c’est un tueur psychopathe (passionné de tueurs psychopathes) !!! Il tue, décapite, égorge, éviscère, trucide, viole et torture tout ce qu’il déteste : animaux, SDF (et pauvres en général d’ailleurs), étrangers, homosexuels, ceux qui réussissent mieux que lui et surtout des femmes, envers qui sa haine semble illimitée. Et le bougre est doué. Je vous laisse découvrir mais il a une utilisation bien à lui du rat domestique et du tube en plastique. La seule trace d’humanité qui semble subsisté chez ce monstre est son humour noir. Niveau empathie et don de soi on en est loin quoi. L’horreur avance crescendo jusqu’au dénouement que je ne vous raconterai pas, histoire de pas vous gâcher le plaisir.

Roman écrit par Brett Easton Ellis en 1991, il avait provoqué un véritable scandale à sa sortie. Un des leaders du mouvement Génération X, la génération qui a été la première à déchanter un peu, qui n’a pas pu ou su trouver ses repères, en résulte donc une certaine amertume ou même agressivité, ce qui transpire pas mal dans les œuvres du monsieur. Ses personnages sont en général jeunes et dépravés tout en en étant parfaitement conscients et ils l’assument sans complexe. Comment définir ce bouquin ? Un sorte de roman contre utopique d’anticipation. Pour la petite histoire, ce roman avait été plus ou moins commandé par l’éditeur (avec une belle avance en prime) qui a ensuite refusé de l’éditer, le trouvant trop subversif et violent.

J’avais vu de loin le film en Écosse, au cours d’une soirée ou regarder la télé n’était pas le propos, donc j’en avais un vague souvenir, qui m’avait laisser malgré tout une excellente impression (avec l’excellent Christian Bale dans le rôle titre). Une satyre de nos sociétés modernes, où l’apparence est la seule donnée importante. Pat Bateman est constamment entouré, ne dîne jamais seul, n'a aucune difficulté à ramener des zouzes chez lui, mais cela ne fait que davantage ressortir sa solitude. Il est riche, donne le sentiment d'être quelqu'un d'important, mais en dehors de quelques types assez inutiles, personne, pas même son avocat, ne connaît son nom. C’est écrit sous la forme d’une sorte de journal, et il faut arriver à se mettre dedans. De prime abord, cela ressemble à une énumération de marques, de noms, de compte rendus de soirées à répétition, de conversations ineptes, pour mieux nous cracher à la tronche cette critique acerbe de nos sociétés occidentales modernes. La seule fréquentation humaine de Bateman semble être Jean sa secrétaire qui est amoureuse de lui, comme se plait à le préciser constamment Patoche. Finalement, c’est dans l’horreur que le héros devient intéressant (dont on ne sait pas bien si ce sont de réelles pulsions ou du pur fantasme). Le récit de la course folle d’un homme finalement plutôt malheureuse et perclus d’ennuie. Et c’est grâce à ça que l’auteur nous tient et nous rend son personnage attachant (si tant est qu’il puisse l’être), car on fini par tous retrouver une petite part de Pat Bateman en chacun de nous, bons occidentaux que nous sommes.

Un chef d’œuvre, rien d’autre à ajouter. Ça se dévore à toute berzingue, ça a beau être écœurant, le récit nous entraîne plus vite qu’on y pensait jusqu’au bout, pas de longueur malgré le côté hyper descriptif du bouquin. En bonus, Pat Bateman nous confie par moment ses analyses musicales assez épique, surtout qu’il a des goût assez douteux, enfin des goût 80’s quoi (Huey Lewis, Genesis, etc…). Un brûlot à lire absolument (mais qui risque de pas plaire à tout le monde).

8 commentaires:

  1. Putain, j'ai lu jusqu'au bout !!!
    Belle plume pour un "chanteur de musique", continues !
    J'ai retenu un truc moins drôle, il faut voter pour qui bordel ??? (pourtant d'habitude je m'en tape sévère... l'age peut être).

    Bonne soirée à tous

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup M. ou Mme (j'ai viré le mademoiselle, ça irite les Chiennes de Garde) l'anonyme que je sais pas qui c'est. Je suis très flatté, sincèrement.

    Pour les consignes de vote, "ne se prononce pas" pour ma part !!!

    RépondreSupprimer
  3. J'me suis quand même balafré la face avec ces conneries de nems!

    RépondreSupprimer
  4. Réponses
    1. bah pas toi nan

      Supprimer
    2. Scuze j'avais lu "baffré". Ce qui pour le coup était le cas. On a mangé comme des ours ce soir là !!!

      Supprimer
    3. Chuuuuuuuuuuuuuuuuuuute14 mars 2012 à 16:29

      oui parce que je me suis quand même meurtri le visage au nom de la communauté
      Mais cela dit on a baffré comme des catins j'te l'accorde!

      Supprimer
  5. Moi aussi j'ai tout lu!!!
    C'est Pat Bateman qui a préparé les nems?
    Mmmh...
    En tout cas, en tant que Madame... ( ouai fini le oiselle même pour une pisseuse de 12 ans...?!)
    Et comme j'ai lu American Psycho il y z trreeees longtemps... Avant que le film ne sorte..
    Peux dire que j'aimerais pas me retrouver en after chez ce cher Pat...
    Ouh la... La aussi tu finis balafrée, au mieux si tu t'en sors bien...
    Ce qui est drôle et véridique, c'est que le boucher de ma grand-mère s'appelait Bateman...
    Ouh la bis!
    Bon de manière générale, l'empathie est une qualité qui se perd... Non?
    En tout cas American Psycho... Ca m'avait bien scotchée... Brrrr... Sacré Pat! Comme Popeye, il gagne a pas être connu!

    RépondreSupprimer