jeudi 3 mars 2011

Empowered - Adam Warren

Oï oï oï. Changeons un peu. Parce qu’on parle cinéma, concerts et dixes, je raconte mes âneries tout ça tout ça, mais vous allez finir par croire que je sais pas lire.

Alors premièrement, je tiens à attirer votre attention sur le fait que j’aime posséder des disques plutôt que des fichiers MP3, car j’aime bien regarder MAIS AUSSI lire la « jolie » jaquette fournie avec (j’ai mis jolie entre guillemets car des fois, il se font pas chier quand même … un exemple : l’album Rock the Light des Bad Brains est assez immonde quand à sa conception graphique, même pour un truc sorti début 80’s). Donc je sais lire. Ensuite, les flims pas français, j’aime mieux les regarder en VOSTF ce qui est parfaitement snob mais prouve là encore que je sais lire. Enfin, je sais écrire donc je sais lire (et ce malgré les fautes).

Donc ouais je sais lire mais, et je vous en ai déjà parlé (si si ne ment pas tu me connais et tu le sais) : je suis une grosse feignasse. J’aime beaucoup lire des romans mais j’aime par-dessus tout lire des bandes dessinées. En faite pas par-dessus tout non plus, faut pas exagérer. Le roman laisse un place immense à l’imagination et ça c’est über cool, mais la BD c’est autre chose … et j’adore ça. Donc petite chronique BD de derrière les fagots d’un comics from Iounaïtide Stayetse j’ai nommé : Empowered.

Enfin c’est pas vraiment un comics pur et dur. C’est plutôt un manga mais pas vraiment non plus. On va dire que c’est un comics qui reprend beaucoup d’élément graphique et surtout la technique narrative du manga. C’est écrit et dessiné par Adam Warren, monsieur qui bosse ou a bossé pour plein de grosses maisons d’édition, notamment Marvel Comics pour ne citée qu’elle. Adam Warren est plus ou moins reconnu par ses pairs et non par sa paire ce qui pourrait très nettement prêter à confusion (vous noterez qu’on prête seulement à confusion, un peu comme à rire, c’est étrange, on donne jamais quel égoïsme), pour être un des tout premier à mélanger comics et manga. Petit synopsis (et petit extrait d'une planche au passage, je vous mets rien de trop suggestif, je vous connais) :

Empowered est donc une super héroïne ultra gaulée dans une combinaison ultra moulante. Elle fait partie de la Super Bande qui lutte contre les supers vilains. Mais il faut bien le dire, Empowered, c’est un super héro un peu claqué. Toute sa force, elle la doit à sa combinaison, mais sa combinaison est extrêmement fragile et au moindre accroc, elle perd tous ses pouvoirs. Elle se fait donc capturée à chaque fois, à moitié à poil. Que les lecteurs de "Télérama", "Marianne" ou "Rock and Folk" passent tout de suite leur chemin, déjà parce que je suis pas archi fan de cette littérature hebdomadaire snob et bien pensante, mais surtout parce qu’il ne faut pas chercher ici finesse, délicatesse et bon goût, c’est un manga/comics graveleux à souhait, drôle et sensiblement aussi bien gaulé que son héroïne (qui collerait la trique à un char complet de la gay pride ... notez que je suis tout sauf homophobe, c'est pour l'image). Alors oui Empowered est une bonnasse, oui sa super combinaison est ultra moulante et ultra fragile et oui elle fini à moitié à poil toutes les 6 cases (quand elle ne se fait pas démâter par son super vilain de petit ami) et oui quand les méchants l’attrapent, ils la ligotent ambiance bondage, et oui mais ... c’est bien cool. Un avion de chasse comme Emp (ouais ambiance surnom), ligotée, en tenue très très légère (un bout de tissu sur chaque aréole (mot technique) et un autre sur la moule, vous en conviendrez, c'est quand même assez estival comme tenue), une boule dans la bouche, dans un pause lassive, c'est pas désagréable même en dessin.

Si l’on s’en tient à se descriptif, je vous l’accorde, ça fait un peu BD coquine pour pré ado au visage bubonique, mais fort heureusement, le scénario a un poil plus de profondeur. Déjà, le personnage principal est une bimbo mais avec un petit cœur qui bat sous son opulente poitrine. Elle doute constamment, est hyper complexée par son physique aux formes plus que généreuses, elle est en même temps hyper libérée (oui elle baise comme une femelle bonobo en rut, on l’imagine même prête à boire du foutre à la gourde) et super sensible, fleur bleue. Tout en contraste. Pour supporter les railleries et quolibets des ses collègues super héros (qui la délivrent à chaque fois, non sans se foutre copieusement de sa gueule), elle peut compter sur son sbire de petit ami (qui est apparemment bâti comme un mulet) qui travaille à la solde des méchants et risque donc sa vie toutes les 3 pages pour protéger sa femelle. Egalement, une ninjette alcolo, meilleur amie et confidente de Emp, et un super vilain, emprisonné dans une sorte de ceinture SM qui passe son temps à mater la télé dans le salon de notre héroïne (sa capture est certainement le seul fait d’arme flatteur de notre jolie blonde) et qui accessoirement fait un peu office de psy. Une nouvelle ode au looser et ça j’aime beaucoup, quand les américains sont capables de faire une auto critique aussi juste, drôle et pleine de finesse, de leur culture de la performance à tout prix.

La force de ces volumes tient en 2 choses : le melting pot entre l’univers manga et comics, qui du coup devrait ravir les fans des 2 genres, et son style graphique. La BD est uniquement en noir et blanc, pas de couleur, pas d’encrage, des crayonnés sans trame ou tout repose donc sur le coup de crayon de l’auteur, qu’il a plutôt bon. Un véritable ovni, un chef d’œuvre loufoque et décalé, je conseille à mort, ça pête un cul comme dirait l’expression consacrée. Je n’ai pour l’instant acquis et lu que le premier tome mais la série en compte 5 et un numéro spécial. Je réfléchie de plus en plus sérieusement à l’organisation d’un Pepsi Kolathon, afin des récolter des fonds pour me permettre d’acheter cette série et plein de sneakers !!!

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