jeudi 3 février 2011

Bienvenue à Cadavre-les-Bains - Wolfgang Murnberger

Bon chose promise, chose due, chronique du 2e film de samedi dernier. Une fois fini « The Loved Ones », Danette, Sardis et moi, on faisait pas trop les fier. Même Jean Louis, d’ordinaire si sur et solide en avait pris un bon coup. On se décide donc à se louer un second film (aaah quel kiff la VOD) mais, du coup, cette fois ci un peu plus léger quand même. On fait le plein d’eau, le sirop pas loin, clémentines, chocolats, … bon ben on est bon … Hey Ho Let’s Go !!! « Gabba gabba hey » me répondirent en chœur Sard et Danette … malheureusement non car ils n’ont pas assez écouté It's a Live des Ramones.

2e film donc : Der Knochenmann (littéralement « l'homme des os ») traduit avec toute la finesse et l’élégance dont l’on use en France par : Bienvenue à Cadavre-les –Bains. Je sais ça n’a rien à voir me direz vous. Les joies de la traduction et de l'ambiance assez dannyboonienne actuelle comme il est de bon ton de montrer si on cherche le succès dans le paysage du septième art en France.

En gros l’histoire : Ancien flic, Simon Brenner est aujourd’hui détective privé et bosse pour un concessionnaire automobile viennois. Il est en charge d’aller recouvrer les créances et si ce n’est pas possible, récupérer les voitures achetées à crédit par de mauvais payeurs. L’enquête du moment : retrouver un certain Horvath ou au moins sa New Beetle jaune, en rase campagne autrichienne. Il se retrouve dans une auberge ou le sus nommé aurait séjourné, auberge réputée pour son poulet frit et ses bals masqués ohé ohé. L’auberge est tenue par une espèce de molosse patibulaire mais presque(l’excellent Josef Bierbichler, sorte de Depardieu germanophone, avec cette même classe rustre mais qui semble nettement moins alcoolique), qui fricotte plus ou moins avec la mafia serbe et qui fait tourner toute la nuit une étrange broyeuse d’os. Son fils, constamment suspicieux qui n’attend qu’une chose : hériter de l’auberge. La belle fille, la belle gosse de l’histoire (tout est relatif, n’oublions pas que c’est du cinéma autrichien) qui va fricoter vite fait avec Brenner. La serveuse, plus que mystérieuse. Les proxénètes serbes qui sont ma foi eux aussi bien foufou. Tout ça se mêle et s’entremêle pour nous donner au final un bon petit polar bien emmené.

La réalisation de Wolfgang Murnberger est un peu « à l’allemande » en ce qui concerne le grain de l’image, et il y a sensiblement autant d’action que dans un épisode de Medicopter (série culte au demeurant pour ma frangine et moi, nous sommes surement les seuls en France, mais à une époque, c'était pour nous un rituel en quelque sorte). Mais ça le fait quand même c’est bien écrit, original et au final super agréable. Un film à base de prostituée, de meurtres, de poulets anthropophages, de trahisons filiales... (et non à base de Popopopoooooooooooop comme on aurait pu le croire). Ce film est le 3e volet d’adaptation d’une série de bouquins (écrit par Wolf Haas) narrant les aventures du détective un poil looser Simon Brenner, joué parfaitement par Joseph Hadler. Ce thriller qui est une espèce d’institution en Autriche est totalement inconnu chez nous. Mais bon, dire qu’on ne connaît pas grand-chose au cinéma autrichien n’est pas une sinécure. J’entend déjà les pseudo intellectuels patentés me meugler « Attends grave que j’suis sur le dossier. La culture autrichienne, c’est über cool et hypra hype, tu ouoiiiiis. Haneke tout ça ». Et là de répliquer, que justement connard tu entends quoi par "tout ça" ? Un "tout ça" qui ici signifie pas grand-chose. On connaît en règle général plus ou moins bitch de la culture autrichienne, encore moins de son cinéma.

Personnellement, avant d’avoir vu ce film, mes principales connaissances en culture autrichienne étaient essentiellement basé sur le disque de musique folklorique ramené par mes parents lors de leur visite du Tyrol, c’est dire (ce disque envoie d'ailleurs de la grosse buchette, promis, je le chronique un de ses 4). Du coup, le fait que ce film soit dispo chez nous en France semble encore plus improbable. Mais aux vues de la qualité de l’histoire, la finesse dans la réalisation, c’est pas si surprenant. Un peu comme si Tarantino et les frangins Coen nous montraient le film de leur dernière vacances au Groland.

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